Le marché des panneaux en fibres de bois connaît une croissance soutenue : estimé à 35,13 milliards USD en 2024. Il pourrait atteindre 48,83 milliards d’ici 2032, reflétant l’intérêt croissant pour les matériaux biosourcés. En parallèle, le marché mondial des isolants en laine, incluant la laine de bois, représentait 3,02 milliards USD en 2023. L’isolation thermique est aujourd’hui essentielle pour garantir confort et performance énergétique dans les bâtiments.
La laine de bois et la fibre de bois, alliant qualités environnementales et performances techniques, se présentent comme des solutions privilégiées. Il est courant de s’interroger sur la distinction entre ces deux termes et sur l’isolant le plus adapté à ses besoins. Cette analyse approfondie vise à éclaircir ces points et à vous guider vers la meilleure décision pour votre isolation.
Fibre de bois ou laine de bois : Ce qu’il faut retenir
Le choix entre la fibre de bois ou laine de bois dépendra de vos priorités : déphasage thermique, résistance mécanique, coût ou facilité de pose. Voici un tableau résumant les points clés à considérer :

Quelle différence entre la laine de bois et la fibre de bois pour l’isolation ?
Les termes « laine de bois » ou « fibre de bois » sont souvent utilisés de manière interchangeable dans le langage courant. Ils désignent en réalité deux produits distincts, issus de processus de fabrication différents, qui confèrent à chacun des propriétés spécifiques.
Composition
La laine de bois est composée de longs copeaux de bois résineux entrelacés, agglomérés avec du ciment ou de la chaux pour former des panneaux. Son procédé de fabrication, basé sur le défibrage mécanique puis la compression, lui confère une bonne résistance mécanique. Elle est idéale pour les usages nécessitant rigidité et tenue structurelle.
La fibre de bois, issue de sciures ou chutes de bois, est obtenue par défibrage humide ou sec. Les fibres plus fines sont feutrées et compressées sous pression et chaleur, avec des liants naturels comme la lignine. En panneaux ou en vrac, elle offre d’excellentes performances thermiques et acoustiques.
Impact écologique
La laine de bois et la fibre de bois affichent toutes deux un excellent bilan environnemental. Issues d’une ressource renouvelable, elles nécessitent moins d’énergie pour leur fabrication comparé aux isolants minéraux ou synthétiques, et stockant du carbone durant leur cycle de vie.
La fibre de bois, souvent produite à partir de sciures et chutes de scierie, valorise les sous-produits de l’industrie. En plus, lorsqu’elle utilise des liants naturels comme la lignine, l’empreinte carbone est particulièrement faible.
La laine de bois, intégrant des liants minéraux comme le ciment ou la chaux, peut avoir un impact légèrement supérieur, mais toujours limité. Dans les deux cas, les certifications FSC et PEFC assurent une gestion durable des forêts.
Propriétés isolantes
La laine de bois et la fibre de bois offrent d’excellentes performances thermiques, avec une conductivité comprise entre 0,036 et 0,042 W/(m.K). Cela les place parmi les meilleurs isolants. Elles régulent aussi l’humidité en laissant circuler la vapeur d’eau, évitant la condensation et favorisant un air intérieur sain.
La fibre de bois se distingue toutefois par sa densité plus élevée, qui améliore le déphasage thermique. La chaleur met plus de temps à traverser l’isolant, assurant un confort d’été optimal. Avec 10 à 12 heures de déphasage pour une épaisseur standard, elle retarde l’entrée de la chaleur aux moments les plus frais. La laine de bois, un peu moins dense, reste néanmoins très performante face aux isolants conventionnels.
Prix
La laine de bois et la fibre de bois se situent globalement dans la tranche haute du marché. Elles sont donc plus coûteuses que les isolants classiques. Les coûts varient selon l’épaisseur, la densité, le format (panneaux, vrac, rouleaux) et le fournisseur.
Toutefois, la fibre de bois est souvent légèrement plus chère que la laine de bois. En effet, son processus de fabrication est plus complexe et sa densité plus élevée, requérant davantage de matière première. Quoiqu’il en soit, ses performances supérieures, notamment en confort d’été et en isolation acoustique, compensent cette différence.
Résistance au feu
Contrairement aux idées reçues, la laine et la fibre de bois offrent de bonnes performances. En cas d’incendie, le bois se carbonise en surface, formant une couche protectrice qui freine la propagation des flammes et préserve plus longtemps l’intégrité du matériau, laissant un temps précieux pour l’évacuation.
Conformément à la norme européenne EN 13501-1, ces isolants sont classés D-s2, d0 ou C-s2, d0. Ils restent combustibles mais dégagent peu de fumée et ne produisent pas de gouttes enflammées.
Laine de bois ou fibre de bois : Le comparatif en fonction du type d’isolation

Le choix entre la laine de bois ou fibre de bois ne se limite pas à leurs propriétés intrinsèques, il dépend aussi largement de l’application spécifique de l’isolation. Chaque zone de la maison (murs, combles, planchers) présente des contraintes et des exigences différentes en termes de performance, de mise en œuvre et de résistance.
Isolation des murs par l’extérieur
Pour un projet d’isolation extérieur (ITE), les panneaux rigides sont indispensables. La fibre de bois, plus dense, se distingue par sa résistance mécanique et son inertie thermique, idéales pour supporter enduits ou bardages tout en améliorant le confort d’été. La laine de bois peut aussi être utilisée, mais sa densité moindre la rend généralement moins adaptée aux contraintes exigeantes des façades.
Isolation des murs par l’intérieur
Pour un projet d’isolation intérieur (ITI), la laine de bois semi-rigide ou souple est privilégiée : légère et flexible, elle s’adapte facilement aux irrégularités des murs et se pose aisément entre montants d’ossature, tout en offrant de bonnes performances thermiques et acoustiques. La fibre de bois en panneaux rigides peut convenir, mais sa densité complique parfois la mise en œuvre, malgré son avantage en confort d’été.
Isolation des combles
Le choix entre laine de bois et fibre de bois varie selon le type de combles. Pour l’isolation des combles perdus, les flocons de fibre de bois soufflés assurent une isolation homogène sans pont thermique.
Dans les combles aménagés, les panneaux semi-rigides des deux matériaux conviennent. La fibre de bois diffère par son déphasage thermique, idéal en été, tandis que la laine de bois s’installe plus facilement dans les zones complexes.
Isolation des planchers
Pour l’isolation des planchers bas, les panneaux rigides en fibre de bois sont idéaux : leur densité assure résistance à la compression, stabilité et excellente isolation acoustique. La laine de bois rigide peut aussi convenir pour ses qualités thermiques.
Pour les planchers intermédiaires, l’acoustique étant prioritaire, les panneaux de fibre de bois haute densité se révèlent particulièrement performants contre les bruits d’impact.
Les alternatives à la laine de bois ou à la fibre de bois pour l’isolation
Si la laine de bois ou fibre de bois sont d’excellents choix pour une isolation performante et écologique, le marché propose également d’autres matériaux biosourcés ou traditionnels qui peuvent répondre à des besoins spécifiques ou à des contraintes budgétaires différentes.
Voici quelques-uns des principaux isolants alternatifs et leurs avantages :
- Laine de chanvre : résistante aux rongeurs et aux moisissures, et sa culture a un faible impact environnemental.
- Ouate de cellulose : excellent isolant thermique et acoustique, particulièrement efficace en vrac pour le soufflage dans les combles.
- Liège expansé : imputrescible, résistant à l’humidité et au feu, et très durable. Son coût est cependant plus élevé.
- Paille : Matériau biosourcé le plus économique, idéal pour l’isolation des murs et des toits dans la construction neuve ou la rénovation de bâtiments ruraux.
- Laine de verre ou laine de roche : une option économique et largement disponible sur le marché.
- Polystyrène expansé (PSE) ou extrudé (XPS) : Isolants synthétiques légers, résistants à l’eau et offrant de bonnes performances thermiques, ayant ont un impact environnemental plus important et un faible déphasage.
Il est pertinent de connaître ces alternatives pour faire un choix éclairé, en fonction des performances recherchées, du budget disponible et des sensibilités environnementales. Chaque matériau possède ses propres atouts et particularités, méritant d’être considérés dans un projet d’isolation.