L’efficacité énergétique n’est plus une option : c’est la pierre angulaire de la décarbonation des bâtiments. Au cœur de cette transformation, la PAC air-eau s’impose et sa performance est dorénavant mesurée par un indicateur incontournable : le SCOP d’une PAC air-eau. En 2025, face à des réglementations thermiques renforcées et une énergie électrique de plus en plus coûteuse, comprendre ce coefficient devient essentiel.
Un SCOP optimisé (supérieur à 4,5 pour les systèmes les plus performants) ne signifie pas uniquement conformité à la norme RE2020. Il peut réduire les coûts de chauffage jusqu’à 70 % par rapport aux anciennes chaudières. Ce gain économique et écologique dépend directement de la qualité du SCOP. Il est donc vital d’analyser cette valeur, qui conditionne le rendement et le retour sur investissement sur le long terme.
Quelle est la différence entre SCOP et COP pour une pompe à chaleur air-eau ?
La lecture d’une fiche technique d’une pompe à chaleur air-eau peut dérouter en raison d’acronymes nombreux. Les plus essentiels sont le Coefficient de Performance (COP) et le Coefficient de Performance Saisonnière (SCOP). Le COP exprime un rendement instantané en conditions laboratoire, tandis que le SCOP donne une moyenne sur toute la saison de chauffe.
SCOP
Le Coefficient de Performance Saisonnier (SCOP) représente l’indicateur le plus fiable pour juger de l’efficacité énergétique d’une PAC sur une période de chauffe complète. Contrairement à une mesure unique, il intègre la variabilité des conditions climatiques et le besoin réel de chauffage du bâtiment.
Il intègre dans le calcul la quantité totale de chaleur produite par la PAC au cours d’une saison de chauffe, mais aussi la quantité totale d’électricité consommée pour y parvenir. Le calcul du SCOP prend aussi en compte l’ensemble des modes de fonctionnement de l’appareil, y compris :
- Les cycles de dégivrage.
- Les périodes de fonctionnement du compresseur à charge partielle.
- Les arrêts/démarrages.
Un SCOP PAC air-eau élevé est la promesse d’une consommation électrique maîtrisée sur l’année.
COP
Le Coefficient de Performance (COP) définit le rendement d’une pompe à chaleur à un instant « t », dans des conditions de laboratoire parfaitement stabilisées. Il est traditionnellement mesuré selon un point de consigne unique, souvent défini par :
- Une température extérieure de +7° C.
- Une température de sortie d’eau de +35° C (pour une PAC basse température) ou +55° C (pour une PAC haute température).
Même s’il fournit une indication de la performance maximale théorique de l’équipement, le COP PAC air-eau ne reflète pas fidèlement les performances énergétiques réelles. Il omet, par nature :
- Les déperditions liées aux variations de température journalières et saisonnières.
- L’impact des cycles de dégivrage qui consomment de l’énergie.
Pourquoi le SCOP est le plus représentatif ?
Le SCOP est jugé plus représentatif car il reflète plus fidèlement les conditions réelles de fonctionnement de l’appareil. Une pompe à chaleur est soumise à des conditions climatiques changeantes tout au long de l’année.
En intégrant un éventail de températures (généralement de -15° C à +12° C selon les zones climatiques européennes), le SCOP fournit une moyenne pondérée. Cela comprend notamment les baisses de performance inévitables.
De plus, il tient compte de la consommation de l’appoint électrique, qui est souvent sollicité par temps extrêmement froid. De fait, le SCOP représente l’unique boussole pour l’utilisateur final et l’autorité de certification. Il mesure l’efficacité annuelle et non un pic de rendement ponctuel.
Comment est calculé le SCOP d'une PAC air-eau ?
Le calcul du SCOP pour une PAC air-eau constitue un processus rigoureux et hautement normé, indispensable pour garantir que les performances affichées par les fabricants sont comparables et crédibles. Il s’agit d’une modélisation complexe qui prend en compte l’ensemble du profil saisonnier de température du climat.
La méthode de calcul est définie par la norme européenne EN 14825. Cette standardisation est essentielle pour que le consommateur puisse comparer objectivement différents modèles sur la base d’un critère énergétique commun et reconnu.
Conditions de mesures normalisées
La norme EN 14825 établit un profil de température annuel typique pour le chauffage dans trois zones climatiques européennes distinctes :
- Le climat froid (ex : Helsinki).
- Le climat moyen (ex : Strasbourg)..
- Le climat chaud (ex : Athènes).
Pour chaque zone, des points de mesure sont définis, allant de la température de référence la plus basse) jusqu’à la température à laquelle le chauffage devient inutile. Ces points de test permettent de déterminer l’efficacité de la PAC à pleine puissance, à puissance partielle (mode le plus fréquent). Cela inclut aussi son comportement lors des phases de dégivrage.
En France, le climat moyen est le plus souvent retenu par défaut pour l’affichage des performances standards. La méthodologie oblige également la prise en compte de l’énergie nécessaire pour le fonctionnement des auxiliaires, tels que les circulateurs et la régulation.
Influence du climat et de la température d’eau
L’influence du climat sur le SCOP d’une PAC air-eau est directe et fondamentale. Une même pompe à chaleur affichera des valeurs de SCOP différentes selon qu’elle est testée en climat chaud ou en climat froid. Logiquement, l’appareil sera plus performant (SCOP plus élevé) dans un climat chaud où les écarts de température sont moins importants. De plus, le besoin en appoint électrique est minimal.
À l’inverse, une installation dans une région montagneuse ou très froide verra son SCOP diminuer. En effet, la machine fonctionnera plus souvent proche de sa limite de performance, sollicitant davantage son compresseur et son appoint électrique.
L’autre facteur déterminant est la température de l’eau de chauffage produite. Plus l’écart entre la source froide (l’air extérieur) et la source chaude (l’eau de chauffage) est important, plus la performance chute.
Quel est le SCOP d’une pompe à chaleur air-eau ?
Le SCOP d’une pompe à chaleur air-eau n’est pas une valeur universelle. Il dépend intrinsèquement de la technologie employée (basse ou haute température) et de la conception spécifique de la pompe à chaleur.
Les SCOP d’une PAC air-eau peuvent aller de 3,5 à plus de 5,5 pour les modèles les plus performants. Cette fourchette illustre l’impact critique du choix de l’émetteur (plancher chauffant, radiateurs basse ou haute température) sur la performance globale.
SCOP d’une pompe à chaleur air-eau haute température
Une pompe à chaleur air-eau dite « haute température » est conçue pour délivrer une eau de chauffage dont la température se situe généralement entre 55° C et 65° C. Ce type de PAC est privilégié dans les projets de rénovation où les radiateurs existants sont conservés.
Le principal inconvénient de cette configuration est la réduction de l’efficacité du cycle thermodynamique. Le SCOP PAC air-eau haute température est donc naturellement plus faible, se situant typiquement entre 3,8 et 4,2 pour les meilleurs modèles.
SCOP d’une pompe à chaleur air-eau basse température
Les pompes à chaleur air-eau « basse température » sont optimisées pour fonctionner avec des émetteurs à grande surface, comme : les planchers chauffants, les radiateurs de nouvelle génération spécifiquement conçus pour les basses températures.
Elles produisent une eau de chauffage à une température beaucoup plus faible, généralement comprise entre 35° C et 45° C. Les PAC basse température affichent donc les meilleurs SCOP, atteignant couramment des valeurs de 4,5 à 5,5, voire plus selon les modèles.
Qu’est-ce qu’un bon SCOP pour une pompe à chaleur air-eau ?
Pour juger de la performance, plusieurs repères existent. Généralement, on considère qu’un SCOP ≥ 4 est bon pour une PAC air-eau à basse température.
Voici quelques paliers indicatifs :
- SCOP < 3,4 : rendement faible (classe A ou moins).
- SCOP entre 3,4 et 4 : rendement correct à bon.
- SCOP entre 4 et 4,6 : bonne performance (classe A+).
- SCOP entre 4,6 et 5,1 : haut rendement (classe A++).
- SCOP > 5,1 : très haut rendement (classe A+++).
Un bon SCOP signifie donc que la PAC consommera peu d’électricité pour restituer un maximum de chaleur. Toutefois, l’isolation du logement, l’émetteur thermique, le dimensionnement et l’entretien restent déterminants pour que la performance théorique soit bien atteinte.
Quel est le SCOP exigé pour être éligible aux aides financières pour l’installation d’une pompe à chaleur air-eau ?
Pour bénéficier des aides (ex : MaPrimeRénov’, CEE, etc.), l’équipement doit respecter certains seuils. Ces seuils ne concernent pas directement le SCOP mais un indicateur dérivé : l’Efficacité Thermique Annuelle Saisonnière (ETAS).
L’ETAS se calcule à partir du SCOP en divisant celui-ci par un facteur (ex. 2,5 pour l’électricité en Europe) :
- Pour une PAC air-eau basse température, l’ETAS minimum à atteindre est de 126 % (équivalent à un SCOP d’environ 3,15).
- Pour une PAC moyenne/haute température, l’ETAS minimale est de 111 %.
Ces seuils peuvent être traduits en SCOP en tenant compte de la conversion (SCOP/≈2,5 ≈ ETAS). En pratique, pour être éligible, la PAC air-eau doit afficher un SCOP minimum de 3,9.
Il faut aussi noter que les montants d’aides cumulées (MaPrimeRénov’ + CEE) pour une PAC air-eau peuvent aller jusqu’à environ 10 800 €. Ainsi, il convient de vérifier que le modèle choisi mentionne bien un SCOP conforme à ces seuils d’éligibilité avant l’installation.
Vous envisagez d’installer une pompe à chaleur air-eau ? Depuis le 1er octobre 2025, les aides des CEE, par l’intermédiaire de la BAR-TH-171, ont été multipliées par 5 !
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