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Isolation intérieure et extérieure : Condensation et risques

Une double isolation intérieure et extérieure a-t-elle plus de risque de condensation ? Apprenez à prévenir les risques sur votre habitat.
Sommaire

En 2024, une étude menée par le CSTB a révélé que près de 30 % des pathologies du bâtiment liées à l’humidité proviennent de défauts d’isolation et de ventilation. Ce constat rappelle l’importance de bien concevoir ses travaux d’isolation, notamment lorsqu’il s’agit de combiner isolation intérieure et extérieure. Si cette double protection thermique peut améliorer le confort et réduire les consommations d’énergie, elle comporte aussi un risque majeur : la condensation interne. 

Mal gérée, la condensation fragilise les matériaux, favorise l’apparition de moisissures et peut nuire à la santé des occupants. Dans cet article, nous expliquons pourquoi la condensation peut survenir en cas d’isolation intérieure et extérieure, quels sont les risques réels pour le bâtiment et ses habitants, et surtout quelles solutions existent pour l’éviter.

Une double isolation intérieure et extérieure entraîne-t-elle de la condensation ?

Couplée ou réalisée en deux temps, une double isolation intérieure et extérieure n’est pas la cause directe de la condensation. En effet, l’humidité n’est pas le fruit d’un excès de matériaux isolants, mais plutôt la conséquence d’un déséquilibre thermique et hygrométrique

La condensation est la manifestation d’un phénomène physique simple. Lorsque l’air chaud et chargé d’humidité rencontre une surface dont la température est inférieure au point de rosée, la vapeur d’eau se liquéfie. Ce phénomène se produit aussi bien sur le simple vitrage d’une vieille maison que dans un mur doublement isolé. À la différence près que dans ce dernier cas, l’eau se forme à l’intérieur de la paroi, à un endroit où elle ne peut ni s’évaporer, ni s’écouler. 

Pour éviter la condensation, il faut impérativement respecter certaines règles techniques, à savoir :

  • Réaliser une étude hygrothermique pour modéliser le comportement de la paroi et valider l’absence de condensation.
  • Placer un pare-vapeur ou un frein-vapeur du côté chaud (intérieur) pour limiter la diffusion de vapeur d’eau vers l’intérieur de la paroi.
  • Choisir un isolant extérieur plus perméable à la vapeur d’eau pour permettre l’évacuation de l’humidité vers l’extérieur.
  • Assurer une ventilation efficace dans le logement pour limiter l’humidité intérieure.

Pourquoi la condensation apparaît-elle avec une double isolation ?

problème de condensation dû à une isolation intérieure et extérieure

L’apparition de condensation au sein d’une isolation intérieure et extérieure est principalement due à des erreurs de conception. Dans un mur à double isolation, le point de rosée peut se former au cœur des matériaux, surtout si des failles laissent l’humidité s’infiltrer et se piéger. Deux causes principales peuvent expliquer ce phénomène.

Ponts thermiques

Les ponts thermiques représentent les zones où l’isolation est interrompue ou moins performante. Ils peuvent se situer au niveau des planchers, des angles de murs, des encadrements de fenêtres ou des jonctions entre les matériaux. 

Ces zones concentrent la chaleur et l’humidité, favorisant la condensation. Un mur parfaitement isolé de manière homogène limite ces points froids, mais chaque rupture dans l’isolation devient un potentiel site de condensation.

Pour minimiser les ponts thermiques, il est recommandé de :

  • Utiliser des isolants continus sans interruption sur les surfaces exposées.
  • Privilégier des raccords soignés aux jonctions mur-plafond et mur-plancher.
  • Installer des rupteurs de ponts thermiques sur les points structurels critiques.

Mauvaise étanchéité à l’air

L’étanchéité à l’air est un facteur clé dans le contrôle de la condensation. L’air intérieur chargé d’humidité peut rencontrer des surfaces plus froides où l’eau se condense, et s’infiltre à travers des fissures, des joints mal scellés, etc. Cette infiltration invisible peut passer inaperçue jusqu’à ce que des moisissures apparaissent ou que l’efficacité de l’isolation diminue.

Pour assurer une étanchéité optimale :

  • Contrôler systématiquement tous les points de pénétration de l’air, y compris les prises électriques et les conduits.
  • Utiliser des membranes pare-vapeur adaptées à chaque type d’isolant.
  • Vérifier régulièrement l’intégrité des joints et scellants.

Les risques liés à la condensation pour une isolation intérieure et extérieure

La condensation dans les murs n’est pas qu’un problème esthétique, elle occasionne des dommages coûteux et peut nuire à la santé. Or, le risque de condensation avec l’isolation intérieure et extérieure est un paramètre souvent sous-estimé. De surcroît, ses conséquences à long terme peuvent s’avérer désastreuses, bien au-delà de la perte d’efficacité de l’isolant. En effet, l’eau captive est une force destructive, agissant lentement et discrètement pour compromettre l’intégrité du bâtiment.

Dégradation des matériaux

Lorsque l’eau se condense au niveau de la paroi, elle s’attaque directement aux matériaux de construction. Les isolants à base de fibres, comme la laine de verre ou de roche, perdent une partie de leur pouvoir isolant lorsqu’ils sont saturés d’eau. L’air piégé (véritable isolant) est remplacé par un fluide conducteur. 

Pour les isolants organiques comme la cellulose ou le bois, l’humidité peut entraîner le pourrissement. S’ils sont exposés à cette humidité constante, la charpente et les montants en bois peuvent se dégrader, perdant leur résistance structurelle. Les enduits et les plaques de plâtre se délitent, se gonflent et se fissurent.

Moisissure

Au-delà de la dégradation matérielle, la condensation crée un terrain de jeu idéal pour les moisissures. Ces champignons microscopiques se développent dans les zones humides et sombres, se nourrissant des matériaux organiques comme le bois, le plâtre, le papier, etc. 

Les taches noires ou vertes sur les murs ne sont souvent que la partie visible de l’iceberg. Des colonies entières peuvent prospérer à l’intérieur des cloisons, invisibles à l’œil nu. Or, ces allergènes et irritants peuvent déclencher ou aggraver des problèmes de santé pour les occupants, notamment des : 

  • Crises d’asthme.
  • Allergies.
  • Irritations cutanées.
  • Troubles respiratoires chroniques.

La présence de moisissures a un impact direct sur la qualité de l’air intérieur, relâchant des spores et des composés organiques volatils (COV) dans l’environnement.

Les solutions pour éviter la condensation avec une isolation intérieure et extérieure

Pour limiter la condensation avec l’isolation intérieure et extérieure, mieux vaut prévenir que corriger. Dès la conception, il faut envisager le bâtiment comme un tout et agir sur trois leviers : 

  • La conception thermique.
  • La gestion de l’air.
  • Le  contrôle de la vapeur d’eau.

Étude thermique préalable

Avant de lancer le moindre chantier, il faut réaliser une étude thermique approfondie. Un bureau d’études spécialisé peut modéliser le comportement de la paroi. Plusieurs caractéristiques seront analysées : matériaux, composition de l’air intérieur, climat extérieur et présence potentielle de ponts thermiques. 

Souvent sous la forme d’un diagramme de Glaser, cette analyse permet d’identifier avec précision où le point de rosée se situera dans le mur. Elle détermine la meilleure combinaison d’isolants et de pare-vapeur pour que le point de condensation se situe à l’extérieur de la structure.

Ventilation adaptée

La ventilation est la méthode la plus directe et la plus efficace pour évacuer l’excès d’humidité de l’intérieur d’un bâtiment. Il ne s’agit pas de laisser une fenêtre entrouverte, mais de mettre en place un système mécanique contrôlé (VMC) performant. 

Une VMC simple flux hygrométrique, par exemple, adapte son débit en fonction du taux d’humidité ambiant. Elle évacue l’air saturé des pièces humides (cuisine, salle de bain) vers l’extérieur. 

Une VMC double flux, plus sophistiquée, récupère la chaleur de l’air vicié avant de le rejeter et préchauffe l’air entrant. Ainsi, les pertes de calories seront minimisées, assurant un renouvellement constant de l’air.

Pare-vapeur efficace

Le pare-vapeur est la dernière ligne de défense contre l’humidité. Il s’agit d’une membrane qui est posée sur la face chaude de la paroi (côté intérieur). Elle a pour mission de bloquer la migration de la vapeur d’eau vers les couches plus froides du mur. La mise en œuvre d’un pare-vapeur doit ainsi être absolument parfaite. 

La moindre perforation, fissure ou raccord mal scellé peut compromettre l’efficacité de toute l’installation, créant un point de passage privilégié pour l’humidité. Le choix du pare-vapeur dépend de la configuration du mur. Certains sont à perméabilité variable, s’ouvrant en été pour permettre l’évaporation et se refermant en hiver.

Isolation intérieure ou extérieure : Que choisir pour éviter la condensation ?

double isolation combiner isolation extérieure et intérieure

Le choix entre isolation par l’intérieur (ITI) et isolation par l’extérieur (ITE) dépend de plusieurs facteurs. Toutefois, du point de vue de la condensation, l’ITE est souvent la solution la plus sûre

L’isolation par l’extérieur enveloppe le bâtiment comme un manteau, recouvrant les ponts thermiques et maintenant la structure du mur à une température plus élevée. De ce fait, le risque que le point de rosée se forme à l’intérieur du mur est quasiment nul. Pour sa part, l’isolation par l’intérieur maintient le mur porteur froid, augmentant ainsi le risque de condensation sur sa surface, surtout au niveau des jonctions. 

Si un projet de double isolation est envisagé, la combinaison d’une fine isolation intérieure et d’une isolation extérieure complète est une approche technique optimale. En effet, cela combine les avantages de l’ITE et une résistance thermique maximale, tout en réduisant certains des problèmes de l’isolation extérieure. Par contre, pour un projet de rénovation (par geste ou rénovation d’ampleur), l’ITE est généralement le choix à privilégier du fait de sa capacité à traiter les ponts thermiques et à minimiser le risque de condensation de manière globale et efficace.

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