La nécessité de réduire la consommation énergétique dans l’habitat n’est plus un choix, mais un impératif économique et environnemental. Or, une analyse récente basée sur les dernières données ADEME et gouvernementales pour 2024-2025 révèle un fait surprenant. Les murs creux sont responsables d’une déperdition thermique allant jusqu’à 25% dans les maisons construites entre 1948 et 1975. Cela surpasse souvent le toit dans certaines configurations.
L’isolation de murs creux est donc une étape non négociable pour atteindre un niveau de performance BBC (Bâtiment Basse Consommation). Cet article détaille les techniques, les matériaux et les implications financières d’un projet réussi d’isolation des murs creux.
Qu’est-ce qu’un mur creux ?
Un mur creux, souvent appelé mur à double paroi ou mur coulissant, est une structure architecturale courante dans les constructions d’après-guerre. Il se compose de deux parois distinctes, généralement en briques ou en parpaings, séparées par un espace vide, appelé coulisse ou lame d’air.
L’isolation de la coulisse d’un mur creux a initialement pour fonction d’assurer une coupure d’humidité entre l’extérieur et l’intérieur du bâtiment, agissant comme un drain vertical. Si cette lame d’air se montre inefficace contre les remontées capillaires, elle devient, paradoxalement, un point faible majeur en termes de performance thermique. En effet, l’air immobile dans cet espace est un isolant médiocre par nature.
Ce volume d’air est sujet à des mouvements de convection qui transfèrent la chaleur de la paroi intérieure chauffée vers la paroi extérieure froide. Cela peut créer un pont thermique latent et une déperdition énergétique significative. Comprendre cette configuration est la première étape pour savoir comment isoler un mur creux de manière définitive.
Les spécificités de l’isolation d’un mur creux

L’approche pour isoler un mur creux diffère fondamentalement de celle appliquée aux murs pleins. Puisque la structure interne existe déjà sous forme de vide, l’objectif est de remplir intégralement cet espace sans démolition ni modification structurelle majeure.
La principale difficulté réside dans l’hétérogénéité et l’accessibilité de la coulisse mur creux. Il faut s’assurer de l’absence d’obstacles (débris, mortier débordant) et garantir l’étanchéité de la façade.
Une évaluation technique est indispensable avant toute injection d’isolant dans un mur creux pour prévenir l’humidité et les ponts thermiques. À noter que cela requiert une expertise spécifique pour cibler précisément la zone de déperdition.
Les particularités techniques requièrent une méthodologie rigoureuse afin d’assurer l’efficacité à long terme de l’isolation :
- Un diagnostic humidité précis est obligatoire pour éviter de piéger l’eau dans la maçonnerie après l’injection.
- Le choix du matériau doit être adapté à la largeur de la coulisse, garantissant un remplissage uniforme sans tassement futur.
- L’intervention est toujours réalisée depuis l’extérieur, minimisant la perturbation des occupants et le coût global du chantier.
Comment isoler un mur creux ?
L’isolation d’un mur creux consiste à injecter ou à insuffler un matériau isolant dans la cavité située entre les deux parois du mur. Cette méthode, rapide et peu invasive, améliore sensiblement la performance thermique sans modifier l’apparence extérieure du bâtiment.
Isolation par injection
L’isolation par injection est la méthode la plus courante et la plus polyvalente pour isoler un mur creux. Elle consiste à :
- Forer des trous de faible diamètre (environ 16 à 25 millimètres) dans les joints de maçonnerie.
- Injecter l’isolant sous pression directement dans la coulisse.
Le produit est ainsi réparti de bas en haut et assure un remplissage complet, même dans les recoins les plus difficiles d’accès. Cette technique reste idéale pour les matériaux fluides comme la mousse ou les billes.
Isolation par insufflation
L’isolation d’un mur creux par insufflation utilise également des trous de forage. Néanmoins, la technique est privilégiée pour les isolants en vrac et fibreux, comme certaines laines minérales ou la ouate de cellulose.
L’isolant est soufflé à sec sans liant, ce qui exige une densité de soufflage précise pour éviter tout risque de tassement ultérieur. Elle est souvent mise en œuvre lorsque l’épaisseur de la coulisse est plus importante, se révélant efficace pour garantir une isolation des murs creux optimale.
Etanchéité, traitement préalable et contraintes techniques
Avant toute opération d’isolation d’un mur creux, une vérification d’étanchéité est cruciale. Les fissures ou dégradations de la façade doivent être traitées pour éviter l’infiltration d’eau dans l’isolant.
Une contrainte technique majeure est la présence d’un vide sanitaire ou d’un sous-sol non étanche, nécessitant l’installation d’une barrière d’étanchéité au pied du mur. Négliger ce traitement préalable compromettrait l’efficacité et la durabilité de l’isolation.
Quel isolant pour réaliser l’isolation de murs creux ?
Les murs creux sont le plus souvent isolés par injection de billes de polystyrène ou de mousse polyuréthane, deux solutions offrant une excellente étanchéité à l’air. Il existe cependant d’autres alternatives intéressantes pour les cavités irrégulières ou difficiles d’accès, comme la laine de verre ou encore la laine de roche.
Laine de verre
La laine de verre est un isolant minéral performant thermiquement et incombustible. Elle est principalement utilisée en flocons pour l’insufflation. Son faible coût et sa bonne résistance au feu en font un choix populaire pour l’isolation d’un mur creux, malgré une sensibilité à l’humidité.
Laine de roche
Dérivée du basalte, la laine de roche présente des propriétés similaires à la laine de verre, mais offre en plus une excellente inertie thermique et une meilleure performance phonique. Elle est aussi soufflée en flocons et est reconnue pour sa bonne tenue dans le temps.
Billes de polystyrène expansé
Les billes de polystyrène expansé (PSE) sont introduites avec un liant pour former un bloc homogène dans la coulisse. Elles sont hydrophobes, ce qui en fait une solution fiable contre l’humidité. Elles sont aussi souvent colorées (grises, grâce au graphite) pour améliorer leur performance lambda et sont idéales pour l’isolation d’un mur creux par injection.
Mousse polyuréthane
La mousse en polyuréthane est injectée à l’état liquide et se dilate pour combler chaque interstice. Elle offre l’une des meilleures performances thermiques (lambda bas), garantissant une étanchéité parfaite à l’air. Il s’agit d’une solution rapide et efficace pour isoler un mur creux, mais son coût est généralement plus élevé.
Matériaux biosourcés
Pour une démarche écologique, les matériaux biosourcés (ouate de cellulose, laine de chanvre, fibre de bois, granulés de liège, etc.) sont une alternative. Entre autres, la ouate de cellulose offre un excellent déphasage thermique.
Même s’ils sont moins denses que le PSE, leur utilisation est possible par insufflation, à condition d’avoir une expertise adaptée.
Quel est le prix de l’isolation d’un mur creux ?

Le coût pour isoler un mur creux constitue une considération centrale qui démontre l’intérêt économique de cette opération, car elle est l’une des moins chères en matière de rénovation énergétique. En moyenne, les tarifs se situent dans une fourchette de 15 à 50 € HT par m2 (fourniture et pose incluses).
Ce prix dépend de plusieurs éléments :
- La technique utilisée.
- Le type d’isolant (la mousse polyuréthane étant la plus coûteuse).
- L’épaisseur de la coulisse.
- L’accessibilité du chantier.
Prix moyen au m2 selon la technique utilisée
L’isolation d’un mur creux par injection de billes de PSE ou par insufflation de laine minérale est la solution la plus économique. Le prix moyen oscille entre 20 et 35 €/m2. Ces deux méthodes sont rapides et demandent peu de main d’œuvre.
La technique d’injection de mousse polyuréthane, bien que plus performante thermiquement, se positionne dans la fourchette haute, de 35 à 50 €/m2. Le prix au mètre carré est donc un facteur déterminant dans l’investissement initial.
Exemple de devis pour une maison de 100 m2
Pour une maison de 100 m2 de surface habitable, qui nécessite un mur creux sur une surface de façade utile de 80 m2, le coût total se situerait entre 1 600 € (80 m2 x 20 €/m2) et 4 000 € (80 m2 x 50 €/m2).
Cet exemple illustre un coût initial relativement faible par rapport à l’isolation par l’extérieur, d’où la popularité de cette approche pour améliorer la performance énergétique sans grever excessivement le budget des ménages.
Les aides pour l’isolation des murs creux
Grâce à divers dispositifs, l’investissement initial peut être significativement amorti, rendant l’isolation de mur creux accessible. Pour amortir le budget, voici les principales aides disponibles et cumulables :
- MaPrimeRénov’ : Le dispositif phare, dont le montant est calculé selon les revenus du ménage et le gain énergétique réalisé par l’isolation coulisse mur creux.
- Les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) : Une prime versée par les fournisseurs d’énergie et qui peut couvrir une partie non négligeable des travaux d’injection isolant mur creux.
- L’Éco-prêt à taux zéro (Éco-PTZ) : Permet de financer le reste à charge sans intérêts d’emprunt, particulièrement utile en complément pour l’isolation mur creux par insufflation.
- La TVA à taux réduit (5,5%) : Applicable sur la main-d’œuvre et la fourniture des matériaux pour les travaux de rénovation énergétique.
Ces aides sont structurées pour cibler tous les ménages. Toutefois, elles sont particulièrement avantageuses pour les foyers aux revenus modestes ou modestes, pour qui le reste à charge peut être minime ou nul. Il faut s’assurer que les travaux sont effectués par une entreprise certifiée RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) pour pouvoir bénéficier de ces subventions.