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Isoler un sol humide : Techniques et isolants recommandés

Découvrez les méthodes et les isolants recommandés pour isoler un sol humide de façon économique et durable.
Sommaire

En France, plus d’un logement sur dix est encore considéré comme une passoire thermique, une situation souvent aggravée par des problèmes d’humidité persistants. En effet, un sol humide, en particulier, peut transformer une habitation en un lieu inconfortable et malsain, tout en faisant grimper en flèche les factures de chauffage. 

L’humidité ascensionnelle dégrade non seulement la structure du bâtiment, mais favorise également le développement de moisissures néfastes pour la santé des occupants. Isoler un sol humide n’est donc pas une simple question de confort, il s’agit d’un enjeu majeur pour la salubrité et la performance énergétique de votre maison.

Quelles sont les causes d’un sol humide ?

isoler un sol humide maison

Identifier l’origine de l’humidité est une étape fondamentale avant d’entreprendre tous travaux d’isolation. Sans un diagnostic précis, même la meilleure des installations pourrait s’avérer inefficace. À l’instar de l’humidité dans un vide sanitaire, les causes sont généralement multiples, mais deux grands facteurs se distinguent. 

Remontées capillaires et infiltrations

Les remontées capillaires constituent la cause la plus fréquente d’un sol humide dans les constructions anciennes. Ce phénomène se produit lorsque l’humidité présente naturellement dans le sol remonte à travers les matériaux de construction poreux des fondations et des murs. Cette migration d’eau atteint ensuite le plancher bas et la dalle, créant une sensation de froid et des taches sombres.

Les infiltrations d’eau sont également une autre source majeure. Elles proviennent souvent de fuites dans les canalisations enterrées, d’un drainage périphérique défaillant ou d’une mauvaise gestion des eaux de pluie. L’eau s’accumule alors contre les murs de soubassement et finit par pénétrer à l’intérieur, saturant le sol et les structures adjacentes.

Manque de ventilation ou défaut d’étanchéité

Un manque de ventilation, notamment dans les vides sanitaires ou les caves, aggrave considérablement les problèmes d’humidité. Sans une circulation d’air suffisante, l’humidité ambiante stagne et se condense sur les surfaces froides, y compris le sol. Ce phénomène entretient un cycle d’humidité permanent qui peut rapidement dégrader les matériaux isolants non adaptés.

Par ailleurs, un défaut d’étanchéité de la dalle ou des murs de fondation laisse le champ libre à l’humidité du sol. Les bâtiments anciens, souvent dépourvus de membranes d’étanchéité modernes, sont particulièrement vulnérables. Une fissure dans la dalle, même minime, peut donc suffire à laisser passer une quantité d’humidité significative.

Quel isolant pour isoler un sol humide ?

Le choix de l’isolant est déterminant pour la réussite de votre projet. Cependant, quel que soit le matériau sélectionné, l’objectif premier demeure le même : bloquer les remontées d’humidité vers l’intérieur de la maison. Pour ce faire, il est impératif d’associer l’isolant à un pare-vapeur parfaitement étanche. Ce film technique, placé entre le sol et l’isolant, empêchera toute migration de vapeur d’eau, protégeant ainsi l’isolant et la structure du logement.

Les matériaux suivants sont particulièrement adaptés aux environnements humides :

  • Polyuréthane (PUR) ou PIR : Ces panneaux rigides offrent une performance thermique exceptionnelle pour une faible épaisseur. Leur structure à cellules fermées les rend quasiment insensibles à l’eau et à la vapeur d’eau, ce qui en fait un choix de premier ordre pour l’isolation des sols humides. Ils possèdent également une excellente résistance à la compression, indispensable pour supporter le poids d’une chape et du revêtement de sol.
  • Polystyrène extrudé (XPS) : Tout comme le polyuréthane, le XPS est un isolant synthétique à cellules fermées. Il se distingue par sa très haute résistance à l’humidité et à la compression. Facile à découper et à poser, il est particulièrement recommandé pour l’isolation sous dalle ou sous chape flottante, où il sera en contact direct avec une source potentielle d’humidité.
  • Verre cellulaire : Fabriqué à partir de verre recyclé, cet isolant se présente sous forme de plaques rigides et légères. Sa structure cellulaire étanche le rend totalement imperméable à l’eau et à la vapeur. Le verre cellulaire est également incombustible, imputrescible et résistant aux rongeurs, ce qui en fait une solution très durable et sûre pour les sous-sols et les vides sanitaires.
  • Liège expansé : Matériau biosourcé par excellence, le liège expansé est naturellement imputrescible et résistant à l’humidité grâce à la subérine qu’il contient. De plus, ses performances thermiques et acoustiques sont excellentes. Il constitue une alternative écologique très efficace pour l’isolation des sols, à condition de bien le protéger avec un pare-vapeur.
  • Laine de roche à haute densité : Bien que les laines minérales soient généralement sensibles à l’eau, les panneaux de laine de roche à haute densité sont spécifiquement conçus pour des applications au sol. Ils offrent une bonne résistance à la compression et sont non hydrophiles. Toutefois, leur utilisation en milieu très humide doit impérativement s’accompagner d’un système de drainage et d’un pare-vapeur irréprochable.

Comment isoler un sol humide ?

La méthode d’isolation dépend de la configuration de votre habitation : présence d’un sous-sol, d’un vide sanitaire ou non. Chaque technique vise à créer une barrière continue contre le froid et l’humidité.

Isolation par le dessus (sur-dallage)

Cette technique est la plus courante en rénovation, surtout lorsqu’il n’y a pas d’accès par le dessous. Elle consiste à poser l’isolant directement sur la dalle de béton existante. Ainsi, le processus commence par la pose d’un film pare-vapeur sur toute la surface pour bloquer l’humidité. Ensuite, les panneaux isolants rigides (PUR, XPS) sont installés. Après cela, une nouvelle chape en béton est coulée par-dessus l’isolant pour créer un support stable, avant la pose du revêtement de sol final. Cette méthode est très efficace mais entraîne une légère surélévation du niveau du sol.

Isolation entre solives (sur vide sanitaire ou sous-sol)

Si votre maison est construite sur un vide sanitaire ou un sous-sol accessible, l’isolation peut se faire entre les solives du plancher. Cette approche consiste à insérer des panneaux d’isolant semi-rigide ou rigide (laine de roche haute densité, liège) entre les éléments de la structure en bois. De plus, un pare-vapeur doit être méticuleusement agrafé côté chaud, c’est-à-dire sous le plancher existant, pour empêcher la condensation. Cette solution est idéale car elle n’impacte pas la hauteur sous plafond des pièces de vie.

Isolation par le dessous (dalle flottante)

L’isolation par le dessous, souvent réalisée lors de la construction ou d’une rénovation lourde, est la plus performante. Elle implique de placer l’isolant sous la dalle de béton. Concrètement, on pose sur le sol préparé une membrane d’étanchéité, puis les panneaux isolants résistants à la compression (XPS, verre cellulaire). La dalle de béton armé est ensuite coulée directement sur l’isolant. Cette « dalle flottante » est ainsi complètement désolidarisée du sol et des murs de fondation, coupant tous les ponts thermiques et les remontées d’humidité.

Peut-on isoler un sol humide carrelé sans tout casser ?

Isoler un sol déjà carrelé sans recourir à de lourds travaux de démolition est possible, mais les options sont limitées et dépendent du niveau de surélévation acceptable.

La solution la plus directe consiste à appliquer une résine d’étanchéité sur le carrelage existant après une préparation minutieuse de la surface. Cette résine va créer une barrière imperméable.

Par-dessus cette barrière, il est possible de poser un isolant mince associé à un nouveau revêtement de sol, comme un parquet flottant sur sous-couche isolante. Cependant, il faut savoir que l’efficacité thermique de ces isolants minces est souvent modeste.

Pour une isolation plus performante, l’installation de panneaux de liège ou de polyuréthane de faible épaisseur est envisageable, mais cela engendrera une rehausse du sol qui nécessitera d’ajuster les portes et les seuils. En définitive, cette approche reste un compromis. Elle traite les symptômes mais ne résout pas la cause profonde de l’humidité à sa source.

Quel est le prix de l’isolation d’un sol humide ?

Le coût de l’isolation d’un sol humide varie considérablement en fonction de la surface à traiter, de la technique employée et des matériaux choisis. En effet, l’isolation par le dessus est souvent la plus onéreuse en rénovation car elle implique des travaux de maçonnerie pour la chape.

À titre indicatif, il faut prévoir un budget allant de 30 à 90 euros par m2. Généralement, ce tarif inclut la fourniture des matériaux (isolant, pare-vapeur) et la main-d’œuvre. Les isolants synthétiques comme le XPS ou le PUR sont souvent plus abordables que les solutions écologiques comme le verre cellulaire ou le liège expansé. Par conséquent, il est essentiel de demander plusieurs devis détaillés à des professionnels qualifiés pour comparer les offres et s’assurer que le traitement de la source de l’humidité est bien inclus dans la prestation.

Les aides pour l’isolation d’un sol humide

L’isolation des planchers bas est un chantier de rénovation énergétique éligible à plusieurs aides financières mises en place par l’État. Ces dispositifs visent à encourager les ménages à améliorer la performance énergétique de leur logement.

Parmi les principales aides, on retrouve MaPrimeRénov’, dont le montant est calculé en fonction des revenus du foyer et du gain écologique des travaux.

Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), ou « primes énergie », sont également une aide précieuse, versée par les fournisseurs d’énergie.

Par ailleurs, l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) permet de financer le reste à charge sans intérêts. Enfin, un taux de TVA réduit à 5,5 % s’applique sur la fourniture et la pose du matériel.

Pour bénéficier de ces aides, il est impératif de faire appel à un artisan certifié Reconnu Garant de l’Environnement (RGE).

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