En 2024, plus de 35 000 foyers français ont choisi de coupler un système solaire combiné (SSC) à une pompe à chaleur (PAC), selon l’Ademe. Selon la région et le niveau d’isolation, l’énergie solaire thermique peut couvrir jusqu’à 40 % des besoins en chauffage. Elle assure aussi jusqu’à 70 % de la production d’eau chaude sanitaire, avant même l’intervention de la pompe à chaleur.
Loin d’être une simple addition technologique, l’association système solaire combiné et pompe à chaleur, repose sur une régulation intelligente capable d’optimiser la production d’énergie selon l’ensoleillement et la demande thermique. Reste à comprendre comment ce système fonctionne, quel type de pompe à chaleur privilégier et à quel coût s’attendre pour tirer pleinement parti de cette combinaison énergétique performante.
Qu’est-ce qu’un système solaire combiné ?
Un système solaire combiné (SSC) est une installation solaire thermique conçue pour assurer à la fois la production d’eau chaude sanitaire (ECS) et le chauffage d’un logement.
Contrairement à un simple chauffe-eau solaire qui ne s’occupe que de l’ECS, le SSC intègre :
- Des capteurs solaires thermiques.
- Un fluide caloporteur.
- Un ballon de stockage (souvent tampon).
- Un circuit de chauffage.
Les capteurs thermiques captent les rayons du soleil, chauffent un fluide qui circule vers un échangeur dans le ballon de stockage ou le circuit chauffage, puis un système d’appoint prend le relais dès que l’ensoleillement est insuffisant.
Ainsi, le mot-clé « système solaire combiné et pompe à chaleur » trouve tout son sens. C’est un SSC auquel on associe une pompe à chaleur pour l’appoint, un fonctionnement hybride intelligent.
Quel type de pompe à chaleur avec un système solaire combiné ?
Lorsqu’on associe un SSC à une pompe à chaleur, on privilégie généralement une pompe à chaleur air-eau ou bien un modèle compatible avec le chauffage basse température. Voici les critères à prendre en compte :
- La pompe à chaleur doit pouvoir fonctionner dans un régime basse température (radiateurs modernes ou plancher chauffant) afin d’optimiser son rendement.
- L’appoint solaire thermique du SSC permet de faire travailler la PAC dans des conditions plus favorables, améliorant son COP.
- Il faut avoir une régulation capable de piloter l’ensemble (capteurs solaires, ballon, PAC) pour que la priorité soit donnée à l’énergie solaire quand elle est disponible.
Selon le type d’habitation et le climat, la PAC peut être hybride (air-eau + chaudière, ou air-eau + solaire thermique) afin de garantir la couverture des besoins, même en période de grand froid.
La combinaison « pompe à chaleur et système solaire combiné » s’impose comme une solution complète, intégrée, cohérente. Néanmoins, le choix de la PAC dépendra des contraintes techniques (surface de capteurs, orientation, isolation, emplacement) et économiques.
Comment fonctionne l’intégration d’une pompe à chaleur à un système solaire combiné ?
Intégrer une PAC à un SSC ne se réduit pas à juxtaposer deux équipements. Il s’agit de concevoir une architecture cohérente, avec une régulation fine et une logique de priorisation.
Fonctionnement hybride
L’installation agit en mode hybride. Les capteurs solaires thermiques captent les calories du soleil, les dirigent vers un ballon tampon ou directement vers le circuit de chauffage. Quand l’ensoleillement est insuffisant, la pompe à chaleur prend le relais. Dans certains cas, les deux peuvent fonctionner simultanément : la PAC soutenant l’appoint solaire ou vice-versa.
Gestion automatique des priorités de production
Un fonctionnement clé de cette intégration est la régulation automatique :
- Elle identifie quand les capteurs solaires produisent suffisamment de chaleur et oriente cette chaleur vers le ballon tampon.
- Elle surveille la température dans le ballon, dans la maison et les conditions extérieures pour déclencher la PAC uniquement quand c’est nécessaire.
- Elle évite les conflits entre les deux sources d’énergie et maximise le rendement global.
En plein ensoleillement d’hiver, le SSC peut fournir l’essentiel des besoins en chauffage, déchargeant la PAC et réduisant ainsi la consommation électrique. En l’absence d’ensoleillement, la PAC sert d’appoint.
Avantages et limites de l’association d’un système solaire combiné et d’une pompe à chaleur
Associer un système solaire combiné et une pompe à chaleur présente des avantages, mais également des inconvénients. Il est préférable de les connaître avant de débuter les travaux.
Économies d’énergie et autonomie accrue
L’un des principaux atouts du système solaire combiné et pompe à chaleur est la réduction significative de la dépendance aux énergies fossiles et à l’électricité. Grâce à la captation solaire thermique, les besoins restent partiellement ou majoritairement couverts par une source gratuite et renouvelable.
En outre, la PAC est mise à contribution dans de meilleures conditions, ce qui améliore son rendement. Certains fabricants annoncent une réduction des factures de 40 à 60 % en combinant ces technologies. L’autonomie énergétique se renforce, tout comme la résilience de l’installation aux fluctuations tarifaires des carburants ou de l’électricité.
Coût d’installation plus élevé mais amortissable
L’investissement initial pour un SSC couplé à une PAC reste dense : équipements supplémentaires, dimensionnement plus complexe, régulation adaptée, etc. Toutefois, cet investissement peut s’amortir sur la durée grâce aux économies générées, et il est souvent éligible à des aides financières (comme MaPrimeRénov’ en France).
Il est donc indispensable d’évaluer la pertinence du projet selon :
- L’isolation du logement.
- L’orientation et la surface de toiture disponible.
- Les besoins en chauffage et eau chaude.
- Les aides existantes.
Encombrement et entretien
Une telle association impose une contrainte d’espace : capteurs thermiques, ballon de stockage, PAC, tuyauteries, régulation, etc. En effet, l’installation peut être plus volumineuse qu’un système traditionnel.
De plus, l’entretien doit être adapté à ce type d’installation combinée : vérification des capteurs solaires, fluide caloporteur, PAC, système de régulation. Le coût d’entretien est souvent plus élevé qu’un système simple. Toutefois, ce surcoût est souvent compensé par les gains énergétiques.
Quoiqu’il en soit, l’ensoleillement reste un facteur limitant. Même couplée à une PAC, la production solaire peut être freinée par des conditions défavorables (toiture mal orientée, ombrage, météo…).
Quel est le prix de l’installation d’un système solaire combiné et d’une pompe à chaleur ?
Lorsqu’on envisage d’associer un système solaire combiné et une pompe à chaleur, il est utile de regarder le coût pour l’installation complète et selon les situations.
Prix si vous possédez déjà un système solaire combiné et ajoutez une pompe à chaleur
Pour un logement déjà équipé d’un système solaire combiné, l’ajout d’une pompe à chaleur implique principalement plusieurs points. Vous devez, en effet, inclure le coût de la PAC, l’intégration intelligente avec le ballon de stockage ou le circuit existant. La régulation adaptée et la mise en œuvre technique doivent également être considérées.
Le prix d’une pompe à chaleur varie selon le type :
- Une pompe à chaleur air-air : entre 6 000 à 9 000 €.
- Une pompe à chaleur air-eau : entre 10 000 € à 18 000 €.
- Une pompe à chaleur eau-eau (ou géothermique) : entre 8 000 € à 20 000 € (voire plus).
Il faut aussi prévoir les éventuelles modifications sur l’installation existante (ballon tampon, circulation, adaptation régulation), ce qui peut représenter un surcoût non négligeable.
Prix si vous possédez déjà une pompe à chaleur et voulez ajouter un système solaire combiné
Ici, le coût correspond à l’installation du système solaire combiné (capteurs thermiques, ballon de stockage, raccordement au circuit chauffage/ECS) et son intégration avec la PAC.
Le prix d’un système solaire combiné seul est estimé entre 12 000 € et 22 000 € pour une maison individuelle, pose incluse. Cela peut aller jusqu’à 25 000 € en fonction de la surface, du type de capteurs, et de la complexité.
Il faut aussi anticiper les travaux de toiture ou d’orientation, qui peuvent ajouter 800 € à plusieurs milliers d’euros selon l’accès et la configuration.
Coût moyen d’un système complet
Pour un logement installant un système solaire combiné et une pompe à chaleur simultanément, l’investissement total est conséquent. L’investissement est estimé entre 15 000 € et 25 000 € pour l’installation complète d’un SSC couplé à une PAC dans une maison individuelle.
Devis type :
- Capteurs solaires thermiques (6 000 € – 9 000 €)
- Ballon + accessoires (2 000 € – 3 000 €)
- Pompe à chaleur air-eau (7 000 € – 12 000 €)
- Installation (3 000 € – 5 000 €)
Ce coût dépend fortement : de la surface de chauffage, du type d’émetteurs (radiateurs anciens vs plancher chauffant basse température), du climat local, de l’orientation de la toiture, de l’isolation du logement, etc.
Si les aides sont appliquées, le reste à charge peut être bien moindre. Certaines offres annoncent un prix « à partir de » 1 600 € après aides (mais dans un cas très optimisé).
Quelles aides pour l’installation d’un système solaire combiné et d’une pompe à chaleur ?
Parmi les dispositifs récents (2024-2025), plusieurs subventions permettent de soutenir tant le SSC que la PAC, voire l’association des deux, notamment pour les ménages modestes à intermédiaires.
MaPrimeRénov'
MaPrimeRénov’ est une aide destinée aux propriétaires (occupants ou bailleurs). Elle couvre notamment l’installation d’un système solaire combiné ou d’une pompe à chaleur :
- Pour un SSC : jusqu’à 10 000 € selon les revenus.
- Pour une PAC : jusqu’à 11 000 € pour certaines configurations en 2025.
Les deux équipements peuvent cumuler les montants s’ils sont installés dans le cadre d’une rénovation d’ampleur (cf. plafond et conditions de MaPrimeRénov’ Rénovation d’ampleur).
L'Éco-Prêt à Taux Zéro
L’Éco‑PTZ permet de financer une partie des travaux sans intérêt. Pour un bouquet de travaux incluant système solaire et pompe à chaleur, le montant du prêt peut aller jusqu’à 50 000 €.
Les Certificats d'Économies d'Énergie
Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), notamment via la Prime CEE « Coup de Pouce Chauffage », peuvent atteindre les 5 000 € d’aides dans le cadre de la sortie des énergies fossiles (chaudière gaz/fioul remplacée par pompe à chaleur et/ou SSC).
Par ailleurs, depuis le 1er octobre 2025, la nouvelle fiche BAR-TH-171 a multiplié par 5 le montant des aides pour l’installation d’une pompe à chaleur air-eau.
Certaines régions proposent aussi des primes supplémentaires pour l’installation d’un SSC ou d’une PAC.