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Résistance thermique : Quel R pour une isolation efficace ?

Découvrez quelle résistance thermique R garantit une isolation optimale pour votre logement : coefficient, isolants, épaisseur...
Sommaire

Près de 30% des déperditions de chaleur d’une maison s’envolent par le toit ! Ce chiffre alarmant souligne l’urgence d’une isolation performante, véritable bouclier contre le gaspillage énergétique et la flambée des factures. Au cœur de cette forteresse thermique se cache un indicateur essentiel : la résistance thermique R, ou valeur R. 

Mais qu’est-ce que ce R mystérieux ? Comment le décrypter pour transformer votre demeure en un cocon de bien-être éco-responsable et économique ? Cet article lève le voile sur la résistance thermique, vous donnant les clés pour choisir l’isolation la plus efficace et adaptée à vos besoins.

Qu’est-ce que la résistance thermique R ?

résistance thermique r

La résistance thermique, désignée par la lettre « R », est une grandeur physique qui mesure la capacité d’un matériau à s’opposer au passage de la chaleur. Autrement dit, plus la résistance thermique d’un isolant est élevée, plus il est efficace pour conserver la chaleur à l’intérieur en hiver et la fraîcheur en été. En effet, elle quantifie la difficulté que rencontre le flux de chaleur à traverser une paroi. Comprendre ce concept est fondamental pour quiconque souhaite améliorer le confort thermique de son habitat et réduire sa consommation d’énergie.

Pour appréhender pleinement la résistance thermique R, il convient de la mettre en relation avec deux autres notions clés :

  • La conductivité thermique, symbolisée par la lettre grecque lambda (λ) ;
  • L′épaisseur de l′isolant notée (e).

La conductivité thermique (λ) est une propriété intrinsèque du matériau. Plus précisément, elle représente la quantité de chaleur traversant un matériau d’un mètre d’épaisseur sur une surface d’un mètre carré, lorsque la différence de température entre ses deux faces est d’un degré Celsius (ou Kelvin). Son unité est le watt par mètre-kelvin (W/m·K). Par conséquent, un matériau est d’autant plus isolant que sa conductivité thermique λ est faible

Par ailleurs, l’épaisseur de l’isolant (e), exprimée en mètres (m), influe directement sur la résistance thermique. Plus un isolant est épais, plus il freine le transfert de chaleur, à conductivité thermique égale.

La relation entre ces trois éléments est exprimée à travers la formule suivante : 

R= λ/e​

L’unité de la résistance thermique R est le mètre carré-kelvin par watt (m²·K/W). Ainsi, une valeur R élevée signifie que, pour une épaisseur donnée, le matériau oppose une forte résistance au transfert de chaleur.

Quelle résistance thermique pour une bonne isolation ?

Déterminer la résistance thermique R adéquate pour une isolation efficace n’est pas une science universelle, car elle dépend de plusieurs facteurs. Cependant, le principe général est clair. Plus la valeur R est élevée, meilleure est l’isolation et, par conséquent, plus le confort thermique et les économies d’énergie seront importants.

Plusieurs éléments influencent le choix de la résistance thermique cible :

  1. La zone climatique : Les besoins en isolation ne sont pas les mêmes dans une région aux hivers rigoureux que dans une zone au climat plus tempéré. Les réglementations thermiques, comme la RE2020 en France pour les constructions neuves, définissent des exigences minimales de performance qui varient souvent selon la localisation géographique.
  2. La partie du bâtiment à isoler : Les déperditions de chaleur ne sont pas uniformes dans une habitation. Le toit est généralement la principale source de pertes (jusqu’à 30%), suivi par les murs (environ 20-25%), les fenêtres (10-15%) et les planchers bas (7-10%). Par conséquent, les valeurs R recommandées sont souvent plus élevées pour les combles et la toiture que pour les murs ou les sols.
  3. Le type de construction : S’agit-il d’une construction neuve ou d’une rénovation ? Les bâtiments neufs sont soumis à des normes plus strictes (comme la RE2020) qui imposent des niveaux de performance thermique élevés. En rénovation, bien que l’objectif soit d’atteindre la meilleure performance possible, les contraintes techniques et budgétaires peuvent parfois amener à moduler les exigences.
  4. Les aides financières : Souvent, l’obtention d’aides financières pour des travaux de rénovation énergétique est conditionnée à l’atteinte de niveaux de résistance thermique minimaux pour les isolants posés.

À titre indicatif, pour une isolation thermique performante dans le cadre d’une rénovation ou pour se rapprocher des standards des maisons basse consommation, on vise généralement les valeurs R suivantes :

  • Pour les combles perdus : R ≥ 7 m².K/W
  • Pour les combles aménagés (rampants de toiture) : R ≥ 6 m².K/W
  • Pour les murs (isolation par l’intérieur ou l’extérieur) : R ≥ 3,7 m².K/W
  • Pour les planchers bas (sur sous-sol ou vide sanitaire) : R ≥ 3 m².K/W

Il est important de noter que ces valeurs sont des ordres de grandeur. Il est toujours recommandé de consulter un professionnel qualifié RGE ou de se référer aux réglementations thermiques en vigueur pour déterminer les valeurs R optimales spécifiques à son projet. 

Le coefficient de résistance thermique (R) des principaux isolants

Chaque matériau isolant possède une conductivité thermique propre (λ). Combinée à l’épaisseur du matériau, cette caractéristique détermine la résistance thermique R de la paroi isolée.

Voici quelques valeurs typiques de conductivité thermique (λ) pour des isolants couramment utilisés, ainsi qu’une estimation de leur résistance thermique R pour une épaisseur standard de 10 cm (0,1 m) :

  • Laine de verre : λ ≈ 0,032 à 0,040 W/m·K. Pour λ = 0,035 W/m·K et e = 0,1 m, R ≈ 2,85 m²·K/W.
  • Laine de roche : λ ≈ 0,034 à 0,042 W/m·K. Pour λ = 0,038 W/m·K et e = 0,1 m, R ≈ 2,63 m²·K/W.
  • Polystyrène expansé (PSE) : λ ≈ 0,030 à 0,038 W/m·K. Pour λ = 0,032 W/m·K et e = 0,1 m, R ≈ 3,12 m²·K/W.
  • Polystyrène extrudé (XPS) : λ ≈ 0,029 à 0,035 W/m·K. Pour λ = 0,030 W/m·K et e = 0,1 m, R ≈ 3,33 m²·K/W.
  • Ouate de cellulose (en vrac ou en panneaux) : λ ≈ 0,038 à 0,042 W/m·K. Pour λ = 0,040 W/m·K et e = 0,1 m, R ≈ 2,50 m²·K/W.
  • Fibre de bois (panneaux denses ou semi-rigides) : λ ≈ 0,038 à 0,050 W/m·K. Pour λ = 0,045 W/m·K et e = 0,1 m, R ≈ 2,22 m²·K/W.
  • Liège expansé : λ ≈ 0,037 à 0,040 W/m·K. Pour λ = 0,038 W/m·K et e = 0,1 m, R ≈ 2,63 m²·K/W.
  • Polyuréthane (PUR) : λ ≈ 0,022 à 0,028 W/m·K. Pour λ = 0,025 W/m·K et e = 0,1 m, R ≈ 4,00 m²·K/W.

Ces valeurs sont indicatives et peuvent varier selon les fabricants et le conditionnement du produit (rouleau, panneau, vrac). Il est donc essentiel de toujours se référer à la Déclaration de Performance (DoP) du produit, qui certifie sa conductivité thermique λ.

Quelle épaisseur d’isolant pour une résistance thermique optimale ?

résistance thermique isolant r

Une fois la résistance thermique R cible définie pour une partie spécifique de votre habitation (toit, murs, sol) et le type d’isolant choisi avec sa conductivité thermique spécifique, il devient possible de calculer l’épaisseur d’isolant nécessaire. En effet, la formule R= λ/e​ peut être réarrangée pour calculer l’épaisseur e=R×λ. Prenons quelques exemples concrets :

Pour isoler les combles perdus et viser un R=7 m².K/W

Pour une isolation des combles perdus avec de la laine de verre dont λ=0,040 W/m·K, e=7×0,040=0,28m. Il faudra donc une épaisseur de 28 cm.

En revanche, avec une ouate de cellulose, λ=0,038 W/m·K, e=7×0,038=0,266m

Une épaisseur d’environ 27 cm sera nécessaire.

Pour une isolation des murs par l'extérieur avec un objectif de R=4,5 m².K/W

Pour une isolation extérieure (ITE) en polystyrène expansé (PSE) λ=0,032 W/m·K, e=4,5×0,032=0,144, soit 14,4 cm d’épaisseur.

Cependant, avec des panneaux de fibre de bois denses, λ=0,045 W/m·K, e=4,5×0,045=0,2025m. Il faudra alors prévoir environ 20 cm.

Ces calculs démontrent clairement que, pour atteindre une même résistance thermique R, l’épaisseur d’isolant requise varie en fonction de la performance intrinsèque (λ) du matériau. Les isolants les plus performants, avec un λ très bas, comme le polyuréthane, permettent d’atteindre le R souhaité avec une épaisseur moindre, ce qui peut être un avantage lorsque l’espace est compté. Inversement, des matériaux avec un λ plus élevé nécessitent une plus grande épaisseur.

Enfin, il est crucial de souligner que l’épaisseur calculée doit être correctement mise en œuvre. Une pose défectueuse, avec des tassements, des ponts thermiques ou des manques d’isolant, peut significativement réduire la résistance thermique effective de la paroi, annulant les bénéfices attendus.

Comment calculer la résistance thermique d’un isolant ?

Le calcul de la résistance thermique R d’une couche d’isolant est une opération simple, mais fondamentale pour évaluer et comparer les performances des matériaux d’isolation. Comme mentionné précédemment, la formule de base est : R= λ/e​.

Exemple de calcul simple :

Supposons que vous avez un panneau de liège expansé d’une épaisseur de 120 m (soit 0,12 m), avec une conductivité thermique λ de 0,040 W/m·K. Dans ce cas, Sa résistance thermique est : R=0,120/0,040=3 m².K/W

Ce panneau offre donc une résistance thermique de 3 m²·K/W.

En bref, maîtriser le calcul de la résistance thermique vous permet de vérifier les informations fournies par les vendeurs, de comparer objectivement différents produits isolants et de vous assurer que l’épaisseur proposée corresponde bien à la performance thermique attendue pour votre projet d’isolation. Il s’agit d’un outil essentiel pour faire des choix éclairés et garantir l’efficacité énergétique de votre logement.

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