Selon un rapport de l’ADEME publié en janvier 2025, augmenter son taux d’autoconsommation de 25 % à 45 % peut améliorer la rentabilité d’une installation photovoltaïque résidentielle de 5 ans en moyenne. Cela suggère qu’une part significative de l’électricité produite était auparavant réinjectée dans le réseau. Optimiser l’utilisation du surplus photovoltaïque pour alimenter un chauffe-eau constitue pourtant une solution efficace pour accroître l’autoconsommation d’énergie solaire.
Le surplus photovoltaïque apparaît lorsque les panneaux solaires produisent plus d’électricité que ce que le foyer consomme en temps réel. Plutôt que de perdre cette énergie ou de l’injecter gratuitement dans le réseau, il est possible de rediriger le surplus photovoltaïque vers le chauffe-eau. Cette méthode permet non seulement de réaliser des économies substantielles sur les factures d’électricité en couvrant une partie importante des besoins en eau chaude sanitaire, mais contribue également à une plus grande indépendance énergétique du logement.
La rentabilité de cette démarche est généralement favorable, notamment avec l’augmentation constante des coûts énergétiques, faisant du couplage photovoltaïque-chauffe-eau une solution pertinente pour une transition énergétique domestique efficace. Focus.
Comprendre le surplus photovoltaïque
Le surplus photovoltaïque se produit lorsque les panneaux solaires produisent plus d’électricité que ce qui est consommé par le foyer ou le bâtiment à un instant donné. Cette production excédentaire ne doit pas être gaspillée et peut être valorisée de différentes manières. En d’autres termes, c’est la différence entre l’énergie solaire produite et l’énergie consommée simultanément.
Plusieurs options s’offrent pour gérer ce surplus d’énergie. La première est l’autoconsommation avec stockage. L’électricité excédentaire peut être stockée dans des batteries pour être utilisée ultérieurement, par exemple pendant la nuit ou les périodes de faible ensoleillement.
Une autre option courante est la vente du surplus au réseau électrique. Dans ce cas, un compteur bidirectionnel mesure l’électricité injectée dans le réseau, et le producteur reçoit une rémunération pour cette énergie.
Enfin, certaines installations peuvent être configurées pour alimenter des appareils spécifiques lorsque le surplus est disponible, comme un chauffe-eau ou une borne de recharge pour véhicule électrique.
La gestion efficace du surplus photovoltaïque présente de nombreux avantages. Elle permet d’augmenter l’indépendance énergétique en réduisant la dépendance au réseau. La vente du surplus génère aussi un revenu supplémentaire, ce qui améliore la rentabilité de l’installation solaire. De plus, en injectant de l’énergie propre dans le réseau, on contribue à la transition énergétique et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Comprendre et bien gérer son surplus photovoltaïque est donc un élément clé pour maximiser les bénéfices d’une installation solaire.
Pourquoi le chauffe-eau est idéal pour stocker son surplus photovoltaïque ?
L’utilisation du surplus photovoltaïque vers le chauffe-eau représente une solution intelligente et économique pour optimiser l’autoconsommation d’énergie solaire. Lorsque les panneaux photovoltaïques produisent plus d’électricité que ce qui est consommé par le foyer, cet excédent peut être dirigé vers le chauffe-eau pour chauffer l’eau sanitaire. Au lieu de réinjecter gratuitement cette énergie dans le réseau, elle est valorisée en produisant de l’eau chaude, une nécessité quotidienne.
Les avantages de cette approche sont multiples. Premièrement, elle permet de réaliser des économies significatives sur la facture d’électricité en réduisant la dépendance aux sources d’énergie traditionnelles pour le chauffage de l’eau. Deuxièmement, elle favorise une plus grande autonomie énergétique, car une partie importante des besoins en eau chaude est couverte par l’énergie solaire produite sur place. Enfin, c’est une démarche écologique qui contribue à la réduction de l’empreinte carbone en utilisant une énergie propre et renouvelable. L’usage du surplus photovoltaïque vers le chauffe-eau permet ainsi de maximiser le rendement de l’installation solaire.
Différents types de chauffe-eau sont compatibles avec cette solution. Les chauffe-eaux électriques classiques peuvent être pilotés par un système de gestion de l’énergie qui redirige l’excédent de production solaire vers la résistance. Les chauffe-eaux thermodynamiques, qui fonctionnent comme des pompes à chaleur, peuvent également être alimentés par l’énergie solaire. Enfin, certains chauffe-eaux solaires thermiques peuvent être couplés à des systèmes photovoltaïques pour optimiser l’utilisation de l’énergie solaire sous différentes formes.
Comment alimenter son chauffe-eau avec son surplus photovoltaïque ?

Il existe plusieurs méthodes et techniques pour diriger son surplus photovoltaïque vers le chauffe-eau.
La méthode la plus courante consiste à installer un système de gestion d’énergie, parfois appelé régulateur solaire ou routeur solaire pour chauffe-eau. Ce dispositif intelligent se place entre vos panneaux solaires et votre chauffe-eau. Il surveille en temps réel la production de votre installation photovoltaïque et la consommation de votre habitation. Lorsque vos panneaux produisent plus d’électricité que ce qui est consommé, le gestionnaire redirige automatiquement le surplus photovoltaïque vers le chauffe-eau pour alimenter votre ballon d’eau chaude.
Une autre technique consiste à utiliser un contacteur piloté par l’onduleur de votre installation solaire. L’onduleur détecte le surplus d’énergie et active le contacteur, permettant ainsi de brancher le chauffe eau sur le panneau solaire indirectement, via le réseau domestique. Certains onduleurs intègrent même cette fonctionnalité.
Enfin, des solutions domotiques permettent un pilotage plus fin. Ces systèmes peuvent être programmés pour activer le chauffe-eau lorsque le surplus d’énergie atteint un certain seuil ou pendant des plages horaires spécifiques, maximisant ainsi l’utilisation de votre production solaire.
Quelle est la rentabilité de diriger son surplus photovoltaïque vers son chauffe-eau ?
Diriger son surplus photovoltaïque vers son chauffe-eau est une stratégie d’autoconsommation qui peut s’avérer rentable, bien que la rentabilité exacte dépende de plusieurs facteurs. L’idée principale est d’utiliser l’énergie solaire excédentaire, produite lorsque la consommation de la maison est inférieure à la production des panneaux, pour chauffer l’eau sanitaire au lieu de l’injecter gratuitement dans le réseau ou de l’acheter auprès de son fournisseur d’électricité.
La rentabilité se mesure principalement par les économies réalisées sur la facture d’électricité. En utilisant de l’énergie solaire gratuite pour chauffer l’eau, vous réduisez considérablement, voire éliminez, la consommation d’électricité du chauffe-eau, qui est souvent l’un des postes de dépense énergétique les plus importants d’un foyer.
Le coût d’investissement initial pour mettre en place ce système peut varier. Il peut s’agir d’un simple relais ou contacteur qui redirige l’énergie, ou de systèmes plus sophistiqués avec gestion intelligente de l’énergie. L’amortissement de cet investissement dépendra de la quantité de surplus solaire disponible, du prix de l’électricité dans votre région et de votre consommation d’eau chaude.
Dans de nombreux cas, cette solution est rentable à moyen et long terme. Le prix de l’électricité a tendance à augmenter, ce qui renforce l’intérêt de l’autoconsommation. De plus, l’utilisation de l’énergie solaire pour chauffer l’eau est une démarche écologique qui contribue à réduire l’empreinte carbone.
Il est important de noter que la rentabilité peut être affectée par la saisonnalité (moins de surplus en hiver) et par la configuration de l’installation photovoltaïque et du chauffe-eau. Il est conseillé de réaliser une étude de dimensionnement pour évaluer précisément le potentiel d’économies.
Les normes à savoir pour brancher son chauffe-eau sur ses panneaux solaires
Toute installation électrique doit impérativement respecter la norme NF C 15-100, qui régit les installations électriques basse tension. En effet, cette norme définit les règles de conception, de réalisation et de vérification des installations électriques pour assurer la sécurité des personnes et des biens. Concernant plus spécifiquement le raccordement du chauffe-eau, il est crucial de respecter les sections de câbles appropriées en fonction de sa puissance et de la distance au tableau électrique.
De plus, un disjoncteur différentiel de sensibilité adapté (généralement 30 mA) doit protéger le circuit du chauffe-eau, tandis que la mise à la terre de l’ensemble de l’installation, y compris le chauffe-eau, est obligatoire.
Par ailleurs, l’installation de panneaux solaires photovoltaïques et leur raccordement au chauffe-eau doivent être réalisés par un professionnel certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), car cette qualification assure que l’installateur possède les compétences nécessaires pour réaliser une installation conforme aux normes en vigueur et permet, dans certains cas, de bénéficier d’aides financières.
À la fin des travaux, un certificat de conformité Consuel (Comité national pour la sécurité des usagers de l’électricité) doit être obtenu, étant donné que ce document atteste que l’installation électrique est conforme aux normes de sécurité. En ce qui concerne l’installation de panneaux solaires, elle est soumise à des obligations de déclaration auprès de la mairie, et dans la majorité des cas, une déclaration préalable de travaux est nécessaire.
En outre, la puissance de l’installation peut également influencer les démarches administratives, c’est pourquoi il est conseillé de se renseigner auprès de sa mairie ou de consulter le service d’urbanisme pour connaître les démarches spécifiques à sa situation. Enfin, si l’installation est raccordée au réseau électrique, même partiellement pour revendre le surplus d’électricité, une convention de raccordement avec Enedis (le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité) est indispensable.