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Est-ce qu’une clim consomme plus en chaud ou froid ?

Une clim consomme plus en chaud ou froid ? Découvrez le verdict, les chiffres clés (SCOP, SEER) et les coûts réels d'une clim réversible.
Sommaire

Un climatiseur réversible consomme-t-il plus d’énergie pour chauffer ou pour refroidir votre intérieur ? La réponse réside dans la comparaison de leur efficacité saisonnière, mesurée par deux indicateurs clés : le SEER (Seasonal Energy Efficiency Ratio) pour le refroidissement et le SCOP (Seasonal Coefficient of Performance) pour le chauffage.  Un chiffre plus élevé pour le SEER ou le SCOP indique une meilleure performance énergétique. 

En règle générale, pour un même appareil et dans des conditions climatiques modérées, le SCOP est souvent supérieur au SEER. Par exemple, les pompes à chaleur modernes affichent souvent un SCOP moyen d’environ 4 à 5 voire plus, tandis que leur SEER se situe aux alentours de 6 à 8 pour les bons appareils. Cette observation suggère qu’un climatiseur réversible est généralement plus efficace pour produire de la chaleur que pour extraire de la chaleur (produire du froid), influençant ainsi la consommation électrique selon le mode utilisé.

Est-ce que la clim consomme beaucoup d’électricité ?

Répondons d’emblée à cette question : la consommation d’électricité d’une climatisation peut être significative, mais elle doit être analysée en contexte. 

En mode chauffage : Par rapport à d’autres systèmes de chauffage électrique traditionnels (convecteurs, panneaux rayonnants), une climatisation réversible (pompe à chaleur air-air) en mode chauffage est beaucoup plus efficiente. Son principe de fonctionnement lui permet de restituer bien plus d’énergie thermique (3 à 5 kWh de chaleur, voire plus) qu’elle n’en consomme électriquement (1 kWh). 

Cependant, en mode froid, où elle doit extraire la chaleur de l’intérieur pour la rejeter dehors, la  consommation d’une clim réversible est généralement plus élevée que celle d’autres appareils électroménagers du quotidien, mais peut être comparable à celle d’un chauffage d’appoint électrique sur une courte période. Le mode refroidissement est aussi sollicité pour déshumidifier, ce qui consomme de l’énergie.

Le caractère énergivore ou non d’une clim dépend donc grandement de son utilisation (durée, température de consigne), de ses performances intrinsèques (SEER/SCOP), de l’isolation du logement, et des conditions climatiques.

Rappel du fonctionnement d’une clim réversible

schéma fonctionnement clim réversible

Pour comprendre pourquoi une clim consomme différemment en mode chaud et froid, il est essentiel de rappeler son principe de base. Une climatisation réversible fonctionne sur le principe de la thermodynamique, en utilisant un fluide frigorigène qui circule en circuit fermé. La climatisation utilise ce cycle pour déplacer les calories d’un point A à un point B.

Fonctionnement d’une clim en mode chaud

En mode chauffage, la clim réversible capte les calories de l’air extérieur (source froide), même par température négative (par exemple -15°C ou -25°C selon les modèles). Son efficacité est mesurée par le SCOP : un SCOP de 4 signifie 1 kWh consommé pour 4 kWh de chaleur restituée. Ce processus de transfert d’énergie est bien plus efficient que la production de chaleur par effet Joule (radiateur classique). L’énergie gratuite puisée à l’extérieur dépasse largement la consommation électrique de l’appareil.

Ainsi, en mode chaud (lorsque la climatisation fonctionne comme une pompe à chaleur air-air), le cycle est inversé grâce à une vanne d’inversion (vanne 4 voies). 

  1. L’unité extérieure joue le rôle de l’évaporateur et absorbe les calories présentes dans l’air extérieur (même par temps froid, l’air contient de l’énergie thermique). Le fluide s’y évapore.
  2. Le fluide frigorigène vaporisé est ensuite acheminé au compresseur (toujours dans l’unité extérieure généralement, ou parfois dans l’unité intérieure pour certains systèmes) qui augmente sa pression et sa température. 
  3. Le gaz chaud et sous haute pression est dirigé vers l’unité intérieure qui devient le condenseur. Il y libère sa chaleur dans la pièce en se condensant. 
  4. Le fluide retourne ensuite vers l’unité extérieure via le détendeur.

Fonctionnement d’une clim en mode froid

En mode froid, la clim extrait la chaleur intérieure vers l’extérieur, son efficacité est mesurée par le SEER. Un SEER de 4 signifie 4 kWh de chaleur extraite pour 1 kWh électrique. L’appareil travaille contre le gradient de température ; plus l’écart intérieur/extérieur est grand, plus la consommation augmente. L’humidité estivale demande aussi une énergie supplémentaire pour la déshumidification, impactant le rendement global en froid.

Ainsi, en mode froid, une clim réversible fonctionne de la façon suivante : 

  1. L’unité intérieure absorbe la chaleur de l’air ambiant de la pièce (ce qui la refroidit). Le fluide frigorigène, en captant cette chaleur, s’évapore (devenant un gaz à basse pression). 
  2. Ce gaz est ensuite pompé vers l’unité extérieure où il est comprimé (compresseur). Cette compression augmente sa température et sa pression. 
  3. Le gaz chaud et sous haute pression circule dans le condenseur (échangeur de l’unité extérieure) où il libère la chaleur absorbée à l’intérieur vers l’air extérieur. En se refroidissant, il se condense (redevient liquide). 
  4. Le fluide retourne ensuite vers l’unité intérieure via un détendeur qui abaisse sa pression et sa température, lui permettant de s’évaporer à nouveau et de recommencer le cycle.

Quelle est la consommation d’une clim en mode chauffage ?

La consommation d’une climatisation en mode chauffage dépend de : sa puissance nominale (en kW), son rendement saisonnier (SCOP), la surface et le volume à chauffer, le niveau d’isolation du logement, les conditions climatiques extérieures, et la température de consigne intérieure. 

En moyenne, pour un appareil de puissance intermédiaire (par exemple, restituant 3-4 kW de chaleur), la consommation horaire peut varier entre 0,3 kWh et 1 kWh par heure de fonctionnement continu du compresseur. Ramené à un mois, pour une utilisation moyenne de quelques heures par jour, cela peut représenter un coût d’électricité modéré, souvent inférieur à celui d’autres systèmes de chauffage électrique. Par exemple, avec un prix du kWh autour de 0,25 €, une consommation de 0,5 kWh/h utilisée 5 heures par jour pendant 30 jours coûterait environ 18,75 € par mois.

Prenons l’exemple d’un foyer de 80 m² bien isolé situé dans une région au climat tempéré. Un système de climatisation réversible avec un SCOP de 4,5 et une puissance de 5 kW pourrait être utilisé pour le chauffage principal. En considérant un besoin en chauffage de 80 kWh/m²/an (norme RT 2012 pour un logement bien isolé), la consommation annuelle théorique serait de 80 m² * 80 kWh/m² / 4,5 = environ 1 422 kWh. Avec un prix du kWh à 0,25 €, le coût annuel de chauffage serait d’environ 355,5 €. Cette valeur n’est qu’une estimation et sa variation peut être importante selon les facteurs décrits précédemment.

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Quelle est la consommation d’une clim en mode froid ?

Une clim consomme plus en chaud ou froid

En mode froid, la consommation est généralement plus élevée qu’en mode chauffage pour une même quantité de calories déplacées. Pour un appareil de puissance frigorifique similaire (3-4 kW), la consommation horaire peut se situer entre 0,5 kWh et 1,5 kWh, voire plus lors des journées de forte chaleur. Sur un mois d’été, avec une utilisation quotidienne, la facture d’électricité peut augmenter de manière notable. En reprenant l’exemple précédent avec un prix du kWh à 0,25 €, une consommation de 1 kWh/h utilisée 8 heures par jour pendant 30 jours coûterait environ 60 € par mois.

Dans un logement de 80 m² nécessitant une utilisation ponctuelle de la climatisation en été (par exemple, 2 mois par an, 10 heures par jour en moyenne avec un SEER de 6), la consommation annuelle pourrait être estimée à 80 m² * (Estimation des besoins en froid par m² pour 2 mois) / 6. Sans données précises sur les besoins en froid par m², on peut estimer la consommation horaire moyenne à 1 kWh. Pour 2 mois (environ 60 jours) * 10 heures/jour = 600 heures d’utilisation. La consommation serait alors d’environ 600 kWh. Au prix de 0,25 €/kWh, cela représenterait un coût annuel d’environ 150 € pour la climatisation en mode froid. Encore une fois, cette estimation est indicative et varie en fonction des conditions réelles d’utilisation et des performances de l’appareil.

Verdict : Une clim consomme plus en chaud ou froid ?

Après avoir analysé les principes de fonctionnement et les consommations moyennes dans chaque mode, le verdict est clair : une climatisation réversible consomme généralement moins d’électricité en mode chauffage qu’en mode refroidissement, surtout lorsque les conditions extérieures ne sont pas extrêmes. Cette différence s’explique par le fait que le mode chauffage, fonctionnant sur le principe d’une pompe à chaleur, prélève la majeure partie de l’énergie nécessaire dans l’air extérieur, minimisant ainsi le recours à l’énergie électrique pour la production de chaleur. En mode froid, l’appareil doit effectuer un travail plus conséquent pour extraire la chaleur de l’intérieur et la rejeter à l’extérieur, d’où une consommation électrique plus élevée.

Pour un appareil, le rendement en chauffage (SCOP) est souvent supérieur à celui en froid (SEER) par températures modérées. Un bon SCOP est de 4 ou 5, tandis que le SEER varie entre 3,5 et 5. Un SCOP élevé signifie moins de consommation électrique pour produire 1 kWh de chaleur (1/SCOP) que pour extraire 1 kWh (1/SEER), car le dénominateur est plus grand. Les écarts s’expliquent par les différences de température intérieur/extérieur, moindres en mode chaud.

Comparée à une pompe à chaleur air-eau, qui chauffe l’eau d’un circuit de radiateurs ou d’un plancher chauffant, la climatisation réversible (pompe à chaleur air-air) présente des avantages en termes de coût d’installation et de réactivité. Cependant, les pompes à chaleur air-eau affichent souvent des rendements (SCOP) encore supérieurs, car elles bénéficient d’une surface d’échange plus importante (plancher chauffant ou radiateurs basse température) et la température de l’eau à chauffer est généralement moins élevée que celle de l’air à chauffer directement. Néanmoins, pour le rafraîchissement, la pompe à chaleur air-air reste une solution performante et réversible.

Vous envisagez d’installer un climatiseur réversible ? Découvrez les risques de la pose d’une climatisation sans autorisation de la mairie.

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