L’isolation de la toiture est un enjeu majeur pour l’efficacité énergétique des bâtiments. En effet, jusqu’à 30% des déperditions de chaleur d’une maison s’effectuent par le toit, en faisant le premier poste de perte thermique. Face à cette réalité, l’épaisseur de l’isolant devient cruciale.
En France, la Réglementation Environnementale RE 2020 est désormais plus exigeante, préconisant une épaisseur d’isolation sous toiture d’au moins 300 mm pour les nouvelles constructions. Pour les combles perdus, une résistance thermique (R) de 7 m².K/W est recommandée, ce qui implique souvent des épaisseurs allant de 24 à 30 cm selon le matériau. Optimiser cette isolation permet non seulement de réduire drastiquement les factures de chauffage et de climatisation, mais aussi d’améliorer considérablement le confort des occupants et de diminuer l’empreinte carbone.
Pourquoi l’épaisseur de l’isolant est-elle cruciale pour isoler une toiture ?

L’épaisseur de l’isolant est directement liée à sa résistance thermique (valeur R) : plus il est épais, meilleure est sa performance pour limiter les transferts de chaleur. Une isolation insuffisante entraîne des déperditions énergétiques hivernales et des surchauffes estivales, augmentant la consommation.
La toiture, étant la zone la plus exposée, peut être responsable de jusqu’à 30% des pertes de chaleur. Optimiser son isolation réduit les factures d’énergie, améliore le confort et diminue l’empreinte carbone. De plus, elle contribue à l’insonorisation.
Le choix de l’épaisseur dépend aussi de la conductivité thermique (lambda, λ) du matériau : un faible lambda signifie qu’une moindre épaisseur suffit pour une même performance. Il est donc essentiel de considérer les caractéristiques intrinsèques de l’isolant.
Quelle épaisseur d’isolation de toiture pour respecter la norme RT/RE 2020 ?
Les Réglementations Thermique (RT) 2012 et Environnementale (RE) 2020 fixent des exigences de performance énergétique pour les bâtiments. La RE 2020 vise des constructions à énergie positive ou à très faible consommation, avec une empreinte carbone réduite. Pour les toitures, ces réglementations imposent des résistances thermiques minimales.
Pour l’isolation des combles aménageables, une résistance thermique (R) d’au moins 8 m².K/W est généralement recommandée, tandis que pour l’isolation des combles perdus, elle peut atteindre 10 m².K/W ou plus. Atteindre ces valeurs exige des épaisseurs d’isolant importantes. Par exemple, environ 280 mm pour R=8 avec une laine minérale standard, et 350 mm pour R=10.
Il est souvent préférable de dépasser ces minimums pour anticiper les futures réglementations, améliorer le confort, augmenter la valeur du bien et bénéficier d’aides financières, souvent conditionnées à des niveaux de performance supérieurs.
Les épaisseurs recommandées en fonction du type de toiture
L’épaisseur de l’isolant dépend également du type de toiture et de l’espace disponible.
Toitures inclinées (combles aménagés ou perdus)
Pour les combles aménagés, où l’espace est limité, une épaisseur d’isolant de 200 mm à 300 mm est courante, souvent posée entre ou sous les chevrons avec des matériaux comme la laine de verre ou de roche. Si l’espace est insuffisant, une isolation croisée est nécessaire pour éviter les ponts thermiques et atteindre les normes requises.
En revanche, les combles perdus offrent plus de flexibilité. On y souffle (isolation par soufflage) ou épand des matériaux en vrac comme la ouate de cellulose, avec des épaisseurs de 300 mm à 400 mm, voire plus. Cette approche permet d’atteindre des résistances thermiques très élevées (R de 8 à 10 m².K/W), faisant de l’isolation des combles perdus l’une des solutions les plus efficaces et rentables pour améliorer la performance énergétique d’une maison.
Toitures terrasses (toits plats)
L’isolation d’une toiture terrasse, ou toit plat, est particulière car elle est souvent réalisée par l’extérieur, directement sous le revêtement d’étanchéité. Les matériaux utilisés sont généralement des panneaux rigides à haute performance, tels que le polyuréthane (PU), le polystyrène extrudé (XPS) ou le verre cellulaire.
Les épaisseurs recommandées varient de 120mm à 200mm pour ces matériaux, en fonction de leur lambda et de la performance thermique visée pour respecter la RE 2020. Par exemple, pour un polyuréthane avec un lambda de 0.023W/(m.K), une épaisseur de 160mm permettrait d’atteindre une résistance thermique d’environ 7m².K/W.
L’isolation des toitures terrasses doit également prendre en compte la gestion de l’eau (pente et évacuation) et la protection de l’isolant contre l’humidité. Un pare-vapeur est généralement indispensable pour éviter la condensation dans la structure du toit.
Toitures végétalisées
Les toitures végétalisées offrent des avantages esthétiques et environnementaux, en plus de contribuer à l’isolation thermique et acoustique. L’épaisseur de l’isolant doit être adaptée pour supporter le poids du substrat et de la végétation, tout en assurant une performance thermique adéquate. Les isolants rigides et résistants à la compression sont privilégiés.
L’épaisseur de l’isolant se situe dans une fourchette similaire à celle des toitures terrasses classiques, de 120mm à 200mm, en complément de la couche de substrat qui elle-même apporte une certaine isolation.
Cas particuliers d’isolation de toiture

Certaines situations nécessitent des approches spécifiques en matière d’isolation de toiture.
Rénovation avec contraintes de hauteur
Dans les projets de rénovation où la hauteur sous plafond est limitée et où il est impossible d’intervenir par l’extérieur, il est parfois nécessaire de trouver des solutions d’isolation moins épaisses mais très performantes. Les isolants minces réfléchissants (IMR), bien que controversés pour leur efficacité isolante seule, peuvent être utilisés en complément d’un isolant traditionnel ou dans des configurations spécifiques pour des gains marginaux.
Une autre solution est l’utilisation d’isolants sous vide (ISOV) ou de panneaux isolants sous vide (PIV). Ces matériaux offrent des performances thermiques exceptionnelles avec des épaisseurs très faibles (par exemple, un R de 5m2.K/W avec seulement 2 cm d’épaisseur). Cependant, leur coût est significativement plus élevé et leur mise en œuvre plus complexe en raison de leur fragilité. Ils sont généralement réservés aux cas extrêmes de contraintes d’espace.
L’isolation de la toiture par l’extérieur (sarking) peut également être une option en rénovation, même si elle est plus disruptive. Elle permet de ne pas réduire le volume habitable à l’intérieur.
Isolation d’un toit plat
L’isolation d’un toit plat est souvent réalisée par l’extérieur, comme mentionné précédemment. La particularité réside dans la nécessité de garantir une parfaite étanchéité et une bonne gestion des pentes pour l’évacuation des eaux pluviales. L’isolant doit être résistant à la compression pour supporter les charges (neige, entretien, etc.) et ne pas se déformer sous le poids du revêtement d’étanchéité.
Des isolants rigides comme le polyuréthane ou le polystyrène extrudé sont couramment utilisés. L’épaisseur est déterminée par les exigences de la RE 2020 et la performance thermique souhaitée.
Isolation par l’extérieur (sarking)
Le sarking est une technique d’isolation par l’extérieur qui consiste à poser l’isolant sur les chevrons de la toiture, avant la pose de la couverture. Cette méthode présente plusieurs avantages : elle supprime les ponts thermiques liés à la charpente, ne réduit pas le volume habitable intérieur et permet de conserver l’esthétique des poutres apparentes. Elle est particulièrement adaptée aux rénovations lourdes ou aux constructions neuves.
Les épaisseurs d’isolant utilisées en sarking sont généralement importantes, de 200mm à 300mm ou plus, pour atteindre des niveaux de performance élevés. Des panneaux rigides de laine de bois, de polyuréthane ou de polystyrène sont souvent employés. Cette technique nécessite la dépose de la toiture existante, ce qui en fait un chantier plus lourd mais très efficace.
Isolation sous toiture mince ou multicouche
Les isolants minces multicouches (IMR) sont souvent présentés comme des solutions peu encombrantes. Cependant, leur performance thermique réelle est sujette à débat et ne correspond pas toujours aux attentes des réglementations actuelles lorsqu’ils sont utilisés seuls. Ils fonctionnent principalement par réflexion du rayonnement thermique, mais leur résistance à la conduction et à la convection est limitée.
S’ils peuvent apporter un complément d’isolation dans certaines situations, ils ne peuvent généralement pas se substituer à une isolation traditionnelle épaisse pour atteindre les niveaux de performance exigés par la RE 2020. Ils sont parfois utilisés en complément d’une isolation plus épaisse pour renforcer la performance ou comme pare-vapeur. Il est recommandé de se fier aux valeurs de résistance thermique certifiées par des organismes indépendants.
Les bonnes pratiques pour une isolation de toiture durable
Au-delà de l’épaisseur de l’isolant, l’efficacité et la durabilité de l’isolation de toiture dépendent de plusieurs bonnes pratiques. La qualité de la mise en œuvre est primordiale : une pose soignée, sans ponts thermiques ni discontinuités, assure une performance optimale, complétée par un calfeutrement parfait autour des éléments traversants et une continuité avec les murs.
De plus, la gestion de l’humidité est cruciale : un pare-vapeur étanche côté chaud évite la condensation, et une lame d’air ventilée côté froid peut évacuer l’humidité. Ensuite, le choix des matériaux doit être adapté, considérant leur durabilité, résistance au feu, réaction à l’eau, impact environnemental et recyclabilité, ainsi que les contraintes structurelles.
L’étanchéité à l’air de la toiture est également essentielle pour prévenir les fuites qui annulent les bénéfices de l’isolation. Enfin, un entretien régulier prolonge la longévité de l’isolation en prévenant les infiltrations.
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