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Gestion du surplus photovoltaïque et autoconsommation : Que devient l’électricité non consommée ?

Vous produisez plus d'électricité solaire que vous n'en consommez ? Découvrez tout sur la gestion du surplus photovoltaïque en autoconsommation.
Sommaire

En 2024, la France a franchi le cap impressionnant du million d’installations photovoltaïques raccordées au réseau. Cet engouement pour l’énergie solaire illustre une volonté citoyenne de maîtriser sa consommation et de réduire son empreinte carbone. De ce fait, produire sa propre électricité verte est devenu une réalité accessible. 

Cependant, une question cruciale émerge lorsque le soleil brille généreusement : que devient l’électricité produite mais non consommée instantanément ? Ce surplus, au cœur du modèle de l’autoconsommation, représente un enjeu majeur. En effet, une gestion efficace de cet excédent d’énergie conditionne la rentabilité et l’efficience de toute installation solaire.

Qu’est-ce que le surplus en autoconsommation photovoltaïque ?

gestion surplus photovoltaïque et autoconsommation

L’autoconsommation solaire consiste à consommer l’énergie que l’on produit grâce à ses propres panneaux photovoltaïques. Le concept semble simple, mais il révèle une complexité liée à la temporalité. Le surplus est précisément l’électricité générée par les panneaux solaires qui n’est pas utilisée en temps réel par les appareils du logement. Il représente donc un excédent de production par rapport à la consommation instantanée.

Ce phénomène naît d’une désynchronisation naturelle entre les moments de production et de consommation. En général, les panneaux solaires atteignent leur pic de production aux heures les plus ensoleillées, entre midi et 16 heures. Or, les pics de consommation d’un foyer se concentrent souvent le matin, avant le départ au travail, et le soir, au retour des habitants. Ainsi, durant la journée, si personne n’est à la maison et que peu d’appareils fonctionnent, la production électrique dépasse largement les besoins. C’est cet écart qui crée le surplus.

Pour le quantifier, on utilise un indicateur clé : le taux d’autoconsommation. Ce pourcentage mesure la part de l’électricité solaire produite qui est effectivement consommée sur place. Concrètement, un taux de 100 % signifie que toute l’énergie générée est utilisée instantanément, sans aucun surplus. À l’inverse, un taux de 40 % indique que 60 % de la production est excédentaire. Dès lors, l’objectif de tout producteur est de maximiser ce taux pour rentabiliser son investissement et minimiser sa dépendance au réseau électrique public.

Où va l'électricité non consommée produite par des panneaux solaires ?

Lorsqu’un surplus est produit, il ne peut stagner. L’électricité doit circuler en permanence. Par conséquent, cette énergie excédentaire prend un chemin bien défini. Elle est automatiquement injectée dans le réseau de distribution public. Ce processus est géré par l’onduleur, le cerveau de l’installation solaire. Son rôle est de convertir le courant continu produit par les panneaux en courant alternatif, compatible avec le réseau domestique et public.

Ainsi, quand les besoins du logement sont comblés, l’onduleur oriente intelligemment l’excédent de production vers le réseau électrique extérieur. Le compteur communicant, comme le Linky en France, mesure précisément la quantité d’électricité soutirée du réseau, mais aussi la quantité injectée. Selon les cas, cette injection peut suivre deux régimes distincts.

  • L’injection rémunérée : Le producteur a signé un contrat de vente avec un acheteur obligé. Chaque kilowattheure (kWh) injecté est donc comptabilisé et racheté à un tarif fixé par la loi.
  • L’injection gratuite : Si aucun contrat n’a été établi, le surplus est cédé à titre gracieux au gestionnaire du réseau. Dans ce contexte, l’électricité est injectée et bénéficie à l’équilibre global du réseau, mais sans aucune contrepartie financière pour le producteur.

Cette injection sur le réseau public constitue la solution la plus courante. Elle assure que l’énergie verte produite ne soit jamais perdue. Toutefois, ce n’est pas l’unique option. L’autre alternative consiste à conserver cette énergie pour un usage ultérieur, grâce à des solutions de stockage. Le surplus est alors dévié vers une batterie physique avant même d’atteindre le point d’injection au réseau. L’électricité y est conservée pour être utilisée plus tard, par exemple durant la soirée ou lors d’une journée sans soleil.

Comment gérer son surplus photovoltaïque en autoconsommation ?

Plusieurs stratégies permettent de gérer intelligemment le surplus photovoltaïque. Le choix dépend des objectifs du producteur, de son budget et de son désir d’autonomie. De ce fait, chaque option présente des avantages et des contraintes spécifiques. La décision doit donc reposer sur une analyse approfondie des besoins et des caractéristiques de l’installation.

La méthode la plus répandue en France est la vente du surplus. Elle s’appuie sur le dispositif d’Obligation d’Achat (OA). Dance ce cadre, le producteur signe un contrat, généralement avec EDF OA ou une autre entreprise locale de distribution, qui s’engage à racheter l’intégralité de son surplus à un tarif de rachat fixe, garanti sur une période de vingt ans. Ce tarif est réglementé et révisé périodiquement par les pouvoirs publics. Cette option offre une source de revenus stable et prévisible, qui vient amortir le coût de l’installation. Elle est souvent couplée à une prime à l’investissement, rendant le modèle économique particulièrement attractif.

Une autre approche est le stockage, qui se décline en deux technologies principales :

  • Le stockage physique : Il repose sur l’installation de batteries domestiques, le plus souvent au lithium-ion. Celles-ci emmagasinent l’énergie excédentaire produite durant la journée. Le soir venu, la maison puise dans la batterie pour couvrir ses besoins, au lieu de solliciter le réseau public. Cette solution augmente considérablement le taux d’autoconsommation et renforce l’indépendance énergétique. Elle assure également une alimentation de secours en cas de coupure de courant. Néanmoins, son principal inconvénient réside dans son coût d’acquisition élevé et sa durée de vie limitée.
  • Le stockage virtuel : Il s’agit d’une offre commerciale innovante. Le surplus est bien injecté sur le réseau public, mais un fournisseur d’énergie le décompte de la facture du client. Autrement dit, le réseau fonctionne comme une batterie immatérielle. Le producteur « crédite » son compte en kWh lorsqu’il injecte du surplus et le « débite » lorsqu’il consomme depuis le réseau. Cette solution évite l’investissement dans une batterie physique mais implique généralement un abonnement mensuel.

Cette injection sur le réseau public constitue la solution la plus courante. Elle assure que l’énergie verte produite ne soit jamais perdue. Toutefois, ce n’est pas l’unique option. L’autre alternative consiste à conserver cette énergie pour un usage ultérieur, grâce à des solutions de stockage. Le surplus est alors dévié vers une batterie physique avant même d’atteindre le point d’injection au réseau. L’électricité y est conservée pour être utilisée plus tard, par exemple durant la soirée ou lors d’une journée sans soleil.

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Comment optimiser la gestion du surplus photovoltaïque ?

Au-delà du choix d’une solution de gestion, il est possible d’optimiser son installation pour réduire le surplus à la source. L’objectif est simple : faire coïncider au maximum la consommation avec la production. En effet, cette synchronisation augmente mécaniquement le taux d’autoconsommation et diminue la part d’électricité excédentaire à gérer. Pour y parvenir, plusieurs leviers d’action peuvent être mobilisés.

Pilotage intelligent de la consommation

Le premier levier est le pilotage intelligent de la consommation, aussi appelé gestion technique du bâtiment ou domotique. Grâce à des gestionnaires d’énergie ou des prises connectées, il devient possible d’automatiser le fonctionnement des appareils les plus énergivores. Plus précisément, le système analyse en temps réel la production solaire. Ainsi, dès qu’un surplus est détecté, il déclenche automatiquement le chauffe-eau, la pompe à chaleur, le cycle de la machine à laver ou la recharge du véhicule électrique. Cette gestion fine et proactive assure que l’énergie solaire est utilisée localement dès qu’elle est disponible.

Changement des habitudes de consommation

Le deuxième levier repose sur l’adaptation des habitudes de consommation. Il s’agit d’une démarche manuelle et comportementale. En fait, les utilisateurs peuvent consciemment décaler l’usage de certains appareils pendant les heures de fort ensoleillement. Par exemple, programmer le lave-vaisselle pour qu’il tourne à 14 heures plutôt que pendant la nuit. Certes, cette discipline quotidienne, bien que plus contraignante que l’automatisation, produit des résultats significatifs sans aucun investissement supplémentaire.

Optimisation du dimensionnement

Enfin, l’optimisation commence dès la conception du projet. Dans cette phase, un dimensionnement adéquat de l’installation photovoltaïque est fondamental. Il ne s’agit pas d’installer la plus grande surface de panneaux possible, mais celle qui est la plus adaptée au profil de consommation du foyer. Pour cela, une étude préalable des besoins énergétiques et des habitudes de vie permet de définir la puissance idéale. Une installation surdimensionnée générera systématiquement un surplus important et difficile à valoriser intégralement, tandis qu’une installation bien calibrée favorisera un taux d’autoconsommation élevé.

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Quel avenir pour la gestion du surplus photovoltaïque ?

Une nouvelle frontière s’ouvre pour la gestion de l’énergie solaire : le partage. L’autoconsommation collective (ACC) représente une évolution logique et prometteuse du modèle individuel. Ce dispositif permet à plusieurs producteurs et consommateurs d’électricité de s’associer pour partager l’énergie produite localement. De cette manière, le surplus d’un participant peut couvrir instantanément les besoins d’un autre.

Le principe est de créer une boucle énergétique à une échelle locale, comme un immeuble, un lotissement ou un quartier. Pour ce faire, les participants sont liés au sein d’une entité juridique, la Personne Morale Organisatrice (PMO), qui répartit la production entre les membres selon des clés de répartition prédéfinies. Cette approche mutualisée présente de multiples avantages. Elle permet :

  • Le lissage des profils de consommation et de production à l’échelle du groupe, afin d’augmenter le taux global d’autoconsommation.
  • L’accès à une énergie locale et verte pour les habitants ne pouvant pas installer de panneaux solaires, comme les locataires ou les résidents d’appartements. 
  • Le renforcement des liens sociaux et création d’une communauté énergétique locale.
  • L’optimisation de l’usage des infrastructures de réseau existantes grâce aux circuits courts de l’électricité.

Ainsi, l’autoconsommation collective transforme le surplus, non plus en un excédent à gérer individuellement, mais en une ressource partagée au bénéfice de la communauté. Bien que son déploiement soit encore émergent et nécessite un cadre réglementaire précis, il dessine un futur où la production décentralisée et la collaboration citoyenne joueront un rôle central dans la transition énergétique.

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