L’installation d’un poêle à granulés ne se limite pas au choix de l’appareil ou à son esthétique. Le tubage, souvent relégué au second plan, joue pourtant un rôle décisif dans la sécurité, le rendement et la longévité du système de chauffage. Chaque année, des incidents liés à des conduits non conformes rappellent l’importance de respecter des règles techniques strictes.
Bien plus qu’un simple conduit, le tubage constitue l’ossature de l’évacuation des fumées ; il doit répondre à des exigences précises. Celles-ci incluent le dimensionnement, la résistance et l’étanchéité. Comprendre la réglementation encadrant la norme de tubage d’un poêle à granulés est donc essentiel pour sécuriser son installation et garantir un fonctionnement optimal.
Quelle réglementation pour l’installation d’un poêle à granulés ?

Installer un poêle à granulés ne s’improvise pas. En France, plusieurs textes encadrent cette opération pour protéger les occupants et optimiser le rendement énergétique. Ces règles fixent les obligations concernant l’emplacement de l’appareil, le dimensionnement du conduit et la sécurité des raccordements.
Normes françaises et européennes
La norme installation d’un poêle à granulés s’appuie principalement sur le DTU 24.1, qui définit les exigences pour les conduits de fumée et les raccordements. Ce document précise les matériaux autorisés, les distances de sécurité par rapport aux parois combustibles, ainsi que les conditions d’étanchéité.
Sur le plan européen, la norme EN 14785 fixe les performances minimales et la sécurité des poêles à granulés, en lien avec l’efficacité de combustion et l’émission de particules fines. Ces textes imposent notamment :
- L’utilisation de conduits conformes au marquage CE.
- La résistance à la corrosion et aux hautes températures.
- Des tests d’étanchéité pour éviter toute fuite de fumée.
Cette norme impose des critères de performance pour les appareils de chauffage individuels à combustible solide. Cela garantit leur efficacité énergétique et leurs faibles émissions polluantes. Un poêle conforme à l’EN 14785 est un gage de qualité et de performance. Ces normes constituent des exigences techniques et légales qui doivent être scrupuleusement appliquées par le professionnel chargé de votre projet.
Cas particuliers en rénovation
L’installation d’un poêle à granulés dans une construction neuve bénéficie d’une conception pensée pour l’appareil dès le départ. Par contre, les chantiers de rénovation présentent des particularités qui nécessitent une attention toute particulière.
L’enjeu principal est l’adaptation du poêle à un conduit de fumée existant. L’utilisation d’un conduit de cheminée maçonné, par exemple, requiert un diagnostic approfondi de son état. Il doit être étanche, en bon état structurel, et surtout, il doit être conforme aux exigences de l’appareil.
Le DTU 24.1 est clair à ce sujet. Si le conduit maçonné n’est pas étanche ou s’il n’est pas adapté à la température des fumées du poêle à granulés, il est impératif de le tuber. Le tubage permet de créer un nouveau conduit, lisse et étanche, à l’intérieur de l’ancien.
La rénovation peut aussi impliquer des contraintes d’espace, de raccordement ou de passage de plancher. Elles doivent être résolues par un professionnel qualifié, en respectant les distances de sécurité imposées par la réglementation.
Quelles sont les normes de tubage d’un poêle à granulés ?
Le tubage d’un poêle à granulés est le cœur de son système d’évacuation, assurant la bonne évacuation des fumées et prévient les risques d’incendie. Les normes relatives à ce composant sont particulièrement techniques et précises, afin de garantir une installation sûre et performante.
Les normes de tubage d’un poêle à granulés ne sont pas un concept abstrait, mais une série de spécifications claires et mesurables. Elles concernent à la fois la qualité des matériaux, le diamètre du conduit, sa hauteur et sa configuration.
Hauteur maximum d’un tubage pour poêle à granulés
La hauteur du conduit de fumée est un facteur déterminant pour le bon fonctionnement d’un poêle à granulés. Elle influence directement le tirage naturel, soit la capacité du conduit à créer une dépression suffisante pour aspirer les fumées et les évacuer vers l’extérieur.
Une hauteur maximum pour le tubage poêle à granulés n’est pas spécifiquement définie, c’est la hauteur minimale qui est importante. La réglementation pour poêle à granulés impose une hauteur minimale de 40 cm au-dessus du faîtage du toit. Le but est d’éviter les refoulements de fumée causés par les courants d’air.
Plus le conduit est haut, plus le tirage sera fort, ce qui peut, dans certains cas, être trop puissant et réduire le rendement de l’appareil. L’objectif est de trouver le bon équilibre pour un tirage optimal, ni trop faible, ni trop fort.
C’est pourquoi le dimensionnement de l’installation constitue une étape importante, qui doit être réalisée par un professionnel, après une étude thermique et aéraulique précise. Le professionnel peut ainsi s’assurer que l’installation respecte toutes les normes en vigueur, et notamment la bonne évacuation des produits de combustion en toutes conditions.
Diamètre du conduit d’un poêle à granulés
Le diamètre du conduit d’un poêle à granulés est une autre caractéristique technique essentielle, qui doit être rigoureusement respectée pour garantir le bon fonctionnement et la sécurité du système. Les poêles à granulés ont généralement besoin d’un conduit avec un diamètre de 80 mm, parfois 100 mm pour les modèles plus puissants.
Contrairement aux cheminées traditionnelles qui nécessitent un large diamètre, les poêles à granulés fonctionnent avec un tirage forcé. Ils ont des besoins spécifiques en termes de section de conduit. Un diamètre trop grand pourrait ralentir les fumées et provoquer un encrassement accéléré, voire un refoulement des fumées dans la pièce.
À l’inverse, un diamètre trop petit empêcherait le bon tirage de l’appareil et pourrait nuire à son rendement. Le choix du diamètre dépend de la puissance du poêle, de la hauteur du conduit, et du nombre de coudes et de changements de direction. Il s’agit d’un élément essentiel de l’installation qui doit être dimensionné avec précision selon les spécifications techniques et le respect des normes.
Cas où le tubage est obligatoire
Le tubage n’est pas toujours nécessaire, mais dans certaines configurations, il est une obligation légale et sécuritaire. Le cas le plus fréquent est celui du conduit de cheminée maçonné. Si l’ancien conduit de cheminée n’est plus étanche ou trop large, il ne peut pas être utilisé en l’état pour un poêle à granulés.
L’installation d’un tube est la seule option pour créer un conduit parfaitement étanche, dimensionné pour l’appareil et résistant à la corrosion et à la chaleur. Le tubage est également obligatoire pour tous les conduits non classés « conduits de fumée individuels traditionnels ».
C’est notamment le cas des conduits de cheminée utilisés pour l’évacuation de gaz ou des conduits d’évacuation de VMC. Ceux-ci ne sont pas adaptés à l’évacuation des fumées d’un appareil à bois.
Dans tous les cas, une vérification par un professionnel qualifié est indispensable pour s’assurer de la faisabilité et de la conformité de l’installation. Cette expertise est la seule garantie que la norme de tubage de votre poêle à granulés est bien respectée.
Bon à savoir : Ces normes s’applique également pour l’installation d’un poêle à granulés canalisable.
Peut-on réaliser le tubage d’un poêle à granulés soi-même ?

Le tubage d’un poêle à granulés ne consiste pas seulement à insérer un conduit dans une cheminée existante. Il s’agit d’une opération encadrée par des règles strictes. Les textes de référence, comme le DTU 24.1 ou la norme européenne EN 14785, imposent des exigences précises. Cela appuie surtout les points concernant la résistance aux hautes températures, l’étanchéité, la distance de sécurité vis-à-vis des matériaux combustibles.
Le conduit doit être conforme au marquage CE, correctement isolé et installé selon un tracé garantissant un tirage stable. Le non-respect de ces normes peut avoir des conséquences désastreuses.
Réaliser soi-même ce type de travaux expose à plusieurs risques : erreurs de raccordement, mauvaise inclinaison du tube, une distance de sécurité non respectée, etc. Ils peuvent entraîner :
- Des feux de cheminée.
- Des intoxications au monoxyde de carbone.
- Des dégagements de fumées dans l’habitation.
Au-delà des risques pour votre sécurité, une installation non conforme vous fera perdre tout bénéfice de la garantie du fabricant de l’appareil. De même, les compagnies d’assurance exigent une attestation de conformité, délivrée par un professionnel qualifié à l’issue des travaux.
En cas de sinistre, la prise en charge des dommages vous sera refusée si l’installation n’a pas été réalisée par un professionnel RGE. Le coût initial économisé sur la main-d’œuvre ne vaut pas :
- La perte de votre garantie.
- L’absence de couverture de votre assurance.
- La sécurité de votre foyer.
Vous n’êtes pas encore décidé sur le mode de chauffage écologique le plus adapté pour votre logement ? Découvrez notre comparatif entre pompe à chaleur ou poêle à granulés.
Quelles aides pour l’installation d’un poêle à granulés ?
Le coût d’un poêle à granulés, additionné au prix du tubage et de la pose, peut représenter un investissement important. Heureusement, plusieurs dispositifs soutiennent les particuliers souhaitant améliorer la performance énergétique de leur logement.
MaPrimeRénov’
La principale aide est MaPrimeRénov’, une subvention accessible à tous les propriétaires, quel que soit leur niveau de revenus. Le montant de l’aide varie selon les ressources et la nature des travaux. Pour en bénéficier, vos travaux doivent être réalisés par un professionnel qualifié RGE. L’appareil doit également être conforme à des critères de performance énergétique et d’émissions polluantes bien spécifiques.
Les CEE
Vous pouvez aussi prétendre aux Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), des primes versées par des entreprises du secteur de l’énergie. Elles sont soumises à des critères de performance pour l’appareil et à une installation par un professionnel RGE.
L’éco-PTZ
L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) est une autre option intéressante. Il permet de financer les travaux de rénovation énergétique sans intérêts, jusqu’à 50 000 euros. Il peut être accordé sans condition de ressources, pour un logement construit depuis plus de deux ans.
La TVA à taux réduit
La TVA à taux réduit (5,5 %) s’applique directement à la facture du matériel et de la main-d’œuvre. Par contre, l’appareil doit être installé par un professionnel qualifié dans une résidence principale ou secondaire construite depuis plus de deux ans.
Avant de vous lancer dans votre projet, découvrez quel est le prix avec pose d’un poêle à granulés, ainsi que le coût de l’installation d’un poêle à bois sans conduit existant.