1,2 milliard d’euros correspond au chiffre d’affaires généré en 2024 par l’isolation des combles en France, un marché en pleine croissance qui pourrait atteindre 1,5 milliard en 2025. Si les rampants des combles aménagés ont représenté près de 48 % des rénovations (soit environ 120 000 logements), les combles perdus restent un gisement majeur d’économies d’énergie.
La toiture, responsable d’environ 30 % des déperditions thermiques, est le point faible le plus courant dans une habitation mal isolée. En hiver, l’air chaud s’échappe par le haut, faisant grimper la facture de chauffage. Améliorer ce maillon stratégique est donc essentiel. Toutefois, face au coût des travaux, la tentation de réaliser soi-même l’isolation des combles perdus est forte. Est-ce réellement un bon plan ou vaut-il mieux confier cette opération à un professionnel ?
Les prérequis avant d’isoler ses combles perdus
Avant d’isoler ses combles perdus soi-même, une phase de préparation rigoureuse est indispensable pour garantir l’efficacité et la durabilité du travail. Cette étape, souvent sous-estimée, est pourtant la fondation d’un projet réussi.
Il s’agit de s’assurer que l’environnement est sain et prêt à recevoir le matériau. Cela montre la différence entre un simple empilement de couches et une véritable performance énergétique sur le long terme.
Diagnostic
La première étape consiste à réaliser un diagnostic complet de l’état des combles. Il faut vérifier l’intégrité de la charpente, s’assurer qu’il n’y a aucune fuite d’eau et que le bois ne présente pas de signes d’humidité, de moisissures ou de dégradation par des parasites.
Vérifier l’intégrité du sol
Il est également nécessaire de sonder le sol pour confirmer sa capacité à supporter le poids de l’isolant choisi. Une fois effectué, un nettoyage minutieux s’impose. L’espace doit être débarrassé de toute poussière, débris et ancien isolant dégradé. Cette propreté garantit une bonne adhérence de l’isolant et évite la prolifération de micro-organismes.
Si vous envisagez de vous déplacer occasionnellement sur le plancher de vos combles, il est primordial d’isoler ses combles pour marcher dessus.
Sécuriser les gaines et conduits
Si des installations électriques ou des conduits de ventilation traversent les combles, il faut les sécuriser et les repérer. Cela permet de ne pas les recouvrir intégralement, pouvant poser des risques de surchauffe.
Se protéger
Un autre élément essentiel concerne l’accessibilité. Les combles perdus, souvent étroits, nécessitent un espace suffisant pour circuler et poser les matériaux en toute sécurité. Le port d’un équipement adapté (gants, masque, lunettes, combinaison) est indispensable pour se protéger des poussières et fibres irritantes.
Par ailleurs, il importe de connaître la résistance thermique minimale recommandée (souvent R ≥ 7 m².K/W) pour garantir une isolation efficace. Cette valeur doit orienter le choix de l’épaisseur et du type d’isolant.
Les différentes techniques pour isoler des combles perdus soi-même

Pour isoler ses combles perdus soi-même, il existe plusieurs méthodes, chacune ayant ses propres spécificités en matière de mise en œuvre et de performance. Le choix de la technique dépendra principalement de la configuration de l’espace, du type de plancher et du matériau isolant sélectionné.
L’isolation par soufflage
L’isolation des combles par soufflage est une méthode particulièrement adaptée aux combles perdus dont la surface est encombrée ou difficile d’accès. Elle consiste à projeter un isolant en vrac (ouate de cellulose ou laine minérale), à l’aide d’une machine à souffler. L’opération permet de créer une couche uniforme qui pénètre dans les moindres recoins, comblant ainsi tous les espaces et éliminant efficacement les ponts thermiques.
Pour un particulier qui souhaite isoler soi-même les combles perdus, la machine à souffler peut être louée dans les magasins de bricolage. Il suffit de répandre l’isolant de manière homogène sur toute la surface, en veillant à atteindre l’épaisseur requise pour obtenir la résistance thermique souhaitée.
L’isolation par déroulage de rouleaux
La pose de rouleaux ou de panneaux semi-rigides est adaptée aux combles accessibles. Cette méthode, notamment utilisée pour l’isolation des combles perdus avec de la laine de verre ou la laine de roche, se distingue par sa simplicité. Les lés (bandes d’isolant) se placent directement sur le plancher ou entre les solives. Néanmoins, il faut veiller à ne pas les comprimer, au risque de réduire leur efficacité.
L’isolation par panneaux rigides
Les panneaux isolants en polystyrène expansé, polyuréthane ou fibre de bois sont réservés aux combles offrant un plancher stable. Ils assurent une excellente résistance thermique et peuvent constituer une base solide si un futur aménagement est envisagé. Leur pose requiert des découpes précises et un ajustement parfait pour éviter tout pont thermique.
Les matériaux recommandés pour isoler soi-même des combles perdus
Le choix du matériau isolant constitue une décision primordiale, car cela dépend de la réussite du projet. Au-delà de leur performance thermique, il faut considérer leur facilité de manipulation, leur coût et leur impact environnemental. Chaque matériau a des propriétés spécifiques qui le rendent plus ou moins adapté à une mise en œuvre si vous souhaitez isoler vos combles vous-même.
La laine de verre et la laine de roche
La laine de verre ou la laine de roche sont des options populaires en raison de leur excellent rapport qualité-prix et de leur performance thermique. Ces isolants minéraux, disponibles en rouleaux, panneaux ou en flocons pour le soufflage, sont non combustibles et résistants à l’humidité.
La ouate de cellulose
La ouate de cellulose, fabriquée à partir de papier recyclé, est une alternative écologique qui présente une excellente inertie thermique. Elle est utilisée pour le soufflage et contribue à un meilleur confort d’été en limitant le transfert de chaleur. C’est pourquoi l’isolation des combles en ouate de cellulose est l’une des options les plus populaires pour limiter les déperditions thermiques.
Les isolants biosourcés
Les isolants biosourcés, comme la paille, le chanvre ou le lin, sont aussi des choix intéressants. Ils sont écologiques et renouvelables, mais ils nécessitent une manipulation plus soignée et sont parfois plus coûteux.
Les erreurs à éviter lors de l’isolation de combles perdus par soi-même
Isoler des combles perdus soi-même peut sembler simple, mais c’est une opération technique où les erreurs peuvent compromettre l’efficacité de l’ensemble. Ces faux pas, même minimes, peuvent créer des ponts thermiques, favoriser l’apparition de moisissures ou réduire significativement la durée de vie de l’isolant. S’en prémunir devient essentiel afin de ne pas regretter l’effort et l’investissement initial.
L’oubli de la ventilation
Une isolation sans ventilation adéquate est une erreur majeure. L’humidité produite à l’intérieur de la maison, issue de la respiration ou des activités quotidiennes, migre vers les combles. Si cet air humide ne peut s’échapper, il se condense au contact de l’isolant et du toit, créant un terrain propice à :
- La moisissure.
- La dégradation des matériaux.
- Une isolation inefficace (à terme).
Il est donc indispensable de ne pas obstruer les entrées et sorties d’air de la toiture, comme les chatières.
L’isolation incomplète des bords et des jonctions
L’erreur la plus commune est de ne pas recouvrir intégralement les zones périphériques et les jonctions. L’isolant doit être posé avec une grande précision, y compris autour des conduits de cheminée, des gaines électriques et des tuyaux de ventilation.
Ignorer ces zones crée des ponts thermiques, des points de fuite par lesquels la chaleur peut continuer à s’échapper. Lorsque l’on souhaite isoler soi-même les combles, il faut s’assurer de la continuité de la couche isolante sur la totalité de la surface du sol, pour isoler le plancher des combles de façon optimale.
Le non-respect des normes de sécurité
La sécurité incendie est une considération primordiale. Pour éviter tout risque de surchauffe et d’incendie, il est impératif de laisser un espace de sécurité (un « garde-feu ») autour de plusieurs endroits. Cela concerne surtout les conduits de cheminée et les spots encastrés
Il faut se référer aux normes en vigueur pour connaître la distance minimale à respecter. Une autre erreur consiste à ne pas installer de pare-vapeur au-dessus de l’isolant. Cet élément sert à protéger l’isolant de la vapeur d’eau et maintient sa performance thermique dans le temps.
Peut-on bénéficier d’aides pour isoler ses combles perdus soi-même ?

Peut-on obtenir des subventions pour l’isolation des combles perdus si l’on effectue soi-même les travaux ? C’est là que ça se complique : la plupart des aides exigent que les travaux soient réalisés par un professionnel RGE.
Sans cela, vous ne serez pas éligibles aux aides comme MaPrimeRénov’, les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) ou l’éco-prêt à taux zéro. Même pour la TVA réduite, la condition d’artisan RGE est souvent imposée.
Certains dispositifs « offres à 1 € » ou « Coup de pouce isolation » peuvent impliquer une entreprise qui coordonne le dossier pour vous. Ces propositions requièrent que la partie « travaux » soit prise en charge par une entreprise qualifiée.
Ainsi, faire soi-même l’isolation des combles perdus rend l’éligibilité aux aides bien plus restrictives, voire impossible selon le dispositif.
Isoler ses combles perdus soi-même ou faire appel à un professionnel ?
La décision d’isoler ses combles soi-même dépend de plusieurs facteurs : budget, disponibilité, compétences techniques et niveau d’exigence en matière de performance. Réaliser les travaux soi-même permet d’économiser entre 20 et 40 % sur le coût total des travaux. Cependant, cela ne permet pas de bénéficier des aides et subventions à la rénovation énergétique. De plus, cette économie s’accompagne de responsabilités : respect des normes, gestion des déchets, sécurité sur le chantier.
Un artisan certifié RGE facture davantage, mais il apporte une garantie décennale, une mise en œuvre optimale et l’accès aux aides financières.
Le temps de réalisation diffère également : un bricoleur peut consacrer plusieurs week-ends à son projet, tandis qu’un professionnel termine souvent en une journée. Une pose imparfaite peut entraîner des pertes d’efficacité, annulant le bénéfice initial des économies.