Aides et subventions

Ventilation du vide sanitaire : Obligations, options et budget

Découvrez les règles, les méthodes (VMC, aération passive), et les coûts pour bien ventiler votre vide sanitaire, évitant humidité et moisissures.
Sommaire

Selon une récente étude, plus de 40 % des habitations avec un vide sanitaire insuffisamment ventilé souffrent de problèmes d’humidité, favorisant moisissures, dégradation des matériaux et pollution de l’air intérieur. Ventiler correctement son vide sanitaire n’est donc pas seulement une recommandation, mais une nécessité réglementaire et sanitaire. 

Que ce soit via une aération passive simple ou un système mécanique performant comme une VMC, assurer une bonne ventilation du vide sanitaire préserve l’intégrité structurelle du bâtiment, améliore l’efficacité énergétique et garantit un air intérieur sain. Cet article détaille les solutions disponibles, les normes à respecter ainsi que le budget à prévoir pour une ventilation optimale du vide sanitaire.

Pourquoi ventiler un vide sanitaire ?

système de ventilation du vide sanitaire

Les raisons de ventiler un vide sanitaire sont nombreuses et interdépendantes, chacune concourant à un environnement intérieur sain et à la conservation de la structure.

Prévention de l’humidité et des moisissures

Si la circulation d’air sous le vide sanitaire n’est pas adéquate, l’humidité cumulée peut atteindre des niveaux élevés, privilégiant la condensation sur les surfaces froides. Cela inclut les parois des fondations et le dessous du plancher. 

De cette condensation est créé un environnement humide, terreau parfait pour le développement de moisissures, de champignons lignivores et d’autres micro-organismes. Ne se contentant pas seulement d’émettre des odeurs de moisi, ces nuisibles s’attaquent aux matériaux de construction. Comme conséquences, les structures en bois s’affaiblissent et les maçonneries se dégradent.

Amélioration de l’efficacité énergétique

L’humidité persistante dans le vide sanitaire peut influencer la performance thermique de votre habitation. Un isolant thermique humide perd une majeure partie de son efficacité. Dans le cas où l’isolation du plancher bas est exposée à une humidité constante, elle se dégrade, entraînant :

  • Une augmentation des déperditions de chaleur. 
  • Une surconsommation d’énergie pour le chauffage.

Une bonne ventilation du vide sanitaire permet de maintenir l’isolant au sec. De cette manière, il conserve ses propriétés isolantes et contribue à une meilleure efficacité énergétique de votre maison. Ainsi, l’isolation du vide sanitaire va de paire avec un bon système de ventilation.

Préservation de la qualité de l’air intérieur

Une mauvaise aération du vide sanitaire peut avoir des conséquences directes sur la qualité de l’air intérieur de l’habitation. L’air contient des spores de moisissures, des allergènes, des acariens, des gaz nocifs comme le radon, s’infiltrant dans les maisons par le vide sanitaire. 

Tant que vous ventilez bien votre vide sanitaire, ce gaz est dilué et évacué, limitant ainsi les risques par rapport à votre santé. De ce fait, un système de ventilation adéquat permet de remédier aux principaux inconvénients du vide sanitaire.

Quelles règles encadrent la ventilation du vide sanitaire ?

En France, plusieurs textes réglementaires et normes techniques encadrent la ventilation du vide sanitaire. Le but est surtout de garantir la salubrité et la pérennité des constructions.

Les normes DTU applicables

La ventilation du vide sanitaire est en général obligatoire pour les nouvelles constructions, et vivement conseillée pour les rénovations, notamment lorsque des problèmes d’humidité sont identifiés. Cette obligation découle principalement des contraintes concernant la performance énergétique et la salubrité des bâtiments, comme définies par :  

  • La réglementation thermique (actuellement la RE2020 pour les constructions neuves, ayant succédé à la RT2012).
  • Les Documents Techniques Unifiés (DTU).

Le DTU 20.01 « Ouvrages en maçonnerie de petits éléments – Parois et murs » constitue l’une des références importantes. Il précise que les vides sanitaires doivent être ventilés de façon à éviter toute stagnation d’humidité. 

Même si le DTU ne dicte pas toujours des méthodes spécifiques, des objectifs de performance en termes de renouvellement d’air sont fixés. Le but : assurer une circulation d’air suffisante pour évacuer l’humidité provenant du sol et éviter la condensation.

S’appliquant aux bâtiments neufs depuis le 1er janvier 2022, la Réglementation Environnementale 2020 (RE2020) met l’accent sur la performance globale du bâtiment. Cela inclut également la qualité de l’air intérieur et la gestion de l’humidité. Même avec aucun détail sur les exigences de ventilation du vide sanitaire, elle impose des objectifs de confort hygrothermique et de qualité de l’air. 

Si la loi ne mentionne pas toujours explicitement « ventilation du vide sanitaire obligatoire », l’esprit des réglementations et des normes techniques l’impose de facto. En cas de non-respect de ces principes, cela mène à des désordres importants et des coûts de réparation conséquents.

Quelles solutions pour bien ventiler un vide sanitaire ?

Pour assurer une ventilation vide sanitaire efficace et prévenir les problèmes liés à l’humidité, plusieurs solutions techniques peuvent être mises en œuvre. Le choix dépendra de certains éléments comme la configuration du bâtiment, le niveau d’humidité existant, le budget, etc. 

L’aération passive

Également connue sous le nom de ventilation naturelle, l’aération passive représente une solution la plus simple et la plus économique. Ce système utilise des ouvertures pratiquées dans les murs de soubassement du vide sanitaire, s’appuyant sur le principe du tirage naturel de l’air. Il est principalement mis en œuvre grâce à des grilles d’aération installées sur les murs du vide sanitaire.

La ventilation mécanique

La ventilation mécanique offre une solution plus performante et contrôlable, permettant de forcer le renouvellement de l’air, indépendamment des conditions extérieures. Voici les types de systèmes de ventilation mécanique à opter :

  • La ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) pour vide sanitaire: Elle aspire l’air vicié et humide du vide sanitaire et le rejettent à l’extérieur. Vous pouvez choisir entre une VMC simple flux et double flux, en se basant sur le travail à effectuer et le budget).
  • La ventilation Mécanique par Insufflation (VMI) pour vide sanitaire: Elle implique la mise en place d’un extracteur d’air, de gaines de ventilation et de bouches d’extraction. La VMI insuffle de l’air neuf filtré et parfois préchauffé dans le vide sanitaire, créant une surpression qui pousse l’air vicié et humide vers l’extérieur.

Les systèmes hybrides

Certains systèmes conjuguent les atouts de l’aération passive et de la ventilation mécanique. Des ventilateurs peuvent être activés seulement si le taux d’humidité excède un certain seuil. Grâce à cette solution, vous bénéficiez d’une flexibilité et d’une optimisation de la consommation en énergie.

Les courettes anglaises

Les courettes anglaises sont des fossés creusés autour du vide sanitaire, ce qui offre une ventilation naturelle assez optimale. Même si elles aident à avoir une excellente aération, elles nécessitent un espace suffisant autour de la bâtisse, pouvant représenter un coût supplémentaire.

Comment installer une VMC dans un vide sanitaire ?

L’installation d’une vmc pour vide sanitaire est une opération qui, bien que techniquement réalisable, requiert une planification minutieuse et une exécution rigoureuse pour garantir son efficacité et sa sécurité. 

Les étapes d’installation

Ci-après les étapes générales pour installer une VMC dans votre vide sanitaire : 

  • L’évaluation des besoins pour déterminer le volume du vide sanitaire et le niveau d’humidité pour choisir une VMC adaptée.
  • Le choix du système à considérer, permettant d’obtenir une VMC adaptée aux besoins spécifiques.
  • Le choix de l’emplacement de l’unité d’extraction à placer dans une zone accessible du vide sanitaire.
  • L’installation des conduits afin de mettre en place les gaines d’extraction et d’insufflation, en veillant à leur étanchéité.
  • Le positionnement des bouches pour installer les bouches d’extraction dans les zones les plus humides et les entrées d’air frais en hauteur.
  • La mise en service et les tests, permettant de vérifier si le système fonctionne ou s’il nécessite quelques ajustements.

Les précautions à prendre

Avant tout, il est préférable de faire appel à un professionnel qualifié afin d’assurer une pose conforme aux réglementations et adaptée aux spécificités de votre résidence.

Vous devez vous assurer que la maintenance et l’entretien soient effectués régulièrement pour assurer la pérennité et l’efficacité de l’appareil. Il faut aussi prévoir un accès facilité à l’unité pour le nettoyage et la détection d’obstructions potentielles.

Aération passive ou ventilation mécanique : Que choisir pour son vide sanitaire ?

Vide sanitaire isolé avec un sol en béton et plafond en bois pour améliorer l'efficacité énergétique

Le choix entre l’aération passive et la ventilation mécanique nécessite avant tout une évaluation réaliste de la situation. Vous devez opter pour la solution qui répond le mieux à vos besoins et à votre environnement. 

L'aération passive (ou naturelle)

Si le vide sanitaire est peu humide, de petite taille, et que le climat est généralement sec et venteux, une aération passive pourrait être suffisante. Simple et abordable, cette approche s’appuie sur des principes physiques comme les différences de pression et de température entre l’intérieur et l’extérieur du vide sanitaire. Elle prend également en compte l’action du vent. 

Parmi ses avantages :

  • Coût initial faible : L’installation se limite à la pose de grilles d’aération.
  • Absence de consommation énergétique : Elle ne nécessite pas d’électricité pour fonctionner, ce qui la rend écologique et économique à l’usage.
  • Maintenance minimale : Hormis le nettoyage occasionnel des grilles, peu d’entretien est requis.

Cependant, l’aération passive vient également avec ses limites : 

  • Dépendance aux conditions climatiques extérieures. 
  • Efficacité amoindrie pour les grands vides sanitaires (ceux dont la configuration est complexe).
  • Aucun contrôle sur le débit d’air (augmentant les déperditions thermiques).

La ventilation mécanique

La ventilation mécanique est la solution privilégiée pour ventiler un vide sanitaire efficacement dans plusieurs cas. Cela peut être une humidité élevée, la présence de moisissures, une région avec des problèmes de radon, etc. Qu’il s’agisse de VMC vide sanitaire ou de VMI, cette approche permet d’avoir un contrôle plus précis sur l’humidité et une efficacité constante. 

En plus de ces avantages, vous profiterez également de :

  • Une action efficace contre le radon, réduisant sa présence et facilitant son évacuation.
  • Une amélioration de la qualité de l’air intérieur, contribuant indirectement à un air plus sain dans l’habitation.

Malgré ces avantages, la ventilation mécanique présente aussi des inconvénients :

  • Coût initial plus élevé : L’achat et l’installation de l’équipement sont plus onéreux que pour l’aération passive.
  • Consommation énergétique : Les ventilateurs consomment de l’électricité, ce qui entraîne un coût de fonctionnement.
  • Maintenance régulière : Les filtres et les gaines nécessitent un entretien périodique pour maintenir l’efficacité du système.
  • Bruit potentiel : Même si les appareils modernes sont désormais plus silencieux, un léger bruit de fonctionnement peut être perceptible.

Quelle que soit l’option que vous aurez choisie, l’objectif reste le même : garantir un environnement plus sain et sec sous vos pieds. Et si vous envisagez de coupler une VMC à un isolant robuste, découvrez le prix de l’isolation du vide sanitaire.

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